A moins de trois semaines de l’Aïd, c’est déjà la tendance à la hausse du côté du marché de Sidi Aïch. Selon des maquignons qui reviennent de tournées à travers plusieurs régions pastorales du pays, notamment les Hauts-Plateaux où la qualité du produit reste, de loin, la plus prisée, les prix sont au plus haut.
Chez les éleveurs qui se trouvent dans la périphérie de la ville des ponts, les prix pratiqués sont pratiquement partout les mêmes et rares sont ceux auprès de qui on peut faire la bonne affaire.
Ces derniers arguent, pour justifier les prix exhorbitants affichés, du fait que le mouton se fait rare. Certains maquignons affirment qu’ils ne sont pas tellement exigeants quant au bénéfice à réaliser et qu’ils se contenteraient d’un gain minimal. Depuis quelques temps, on fait état ici et là de la maladie de la blue tongue, qui sévirait à travers certaines régions du Sud et de l’Ouest du pays, ce qui aurait poussé certains éleveurs et autres maquignons, obsédés par une dégringolade des cours si l’affaire venait à s’ébruiter, à baisser le prix du mouton.
Dda Abdelkader, père de six enfants, fonctionnaire, nous dira : “Chaque année, c’est la même symphonie que l’on entend à l’approche de l’Aïd El Adha, et comme par hasard, les prix généralement assez stables, s’envolent. Cette fois-ci encore j’ai dû sacrifier plein de choses indispensables à la maison, pour mettre de côté 20 000 DA pour satisfaire mes enfants. Je crois que je vais devoir, en plus, m’endetter pour réunir le montant nécessaire à l’achat d’un mouton moyen, car au vu des négociations du montant des ovins, il est très difficile de trouver chaussure à son pied”. De son côté, B. Saïd, boucher à Sidi Aïch, fera la déclaration suivante : “Le prix du mouton a connu une hausse vertigineuse, entraînant ainsi une augmentation significative du prix de la viande. Cette situation ne nous permet pas de travailler normalement avec nos clients.
Généralement les bourses moyennes, ne comprennent pas cette soudaine hausse du prix, chose dont nous-mêmes n’arrivons pas à cerner l’origine, en dehors des explications qui nous sont données par les maquignons, explications d’ailleurs assez peu convaincantes”.
En attendant, beaucoup de citoyens attendront le dernier jour, soit la veille du sacrifice, pour acheter, vu que certains maquignons venus des autres wilayas préféreraient retourner chez eux en ayant réalisé un maximum de ventes.
Samy H.
