De mémoire de citoyens d’Ouzellaguen, jamais on a assisté à une telle série de vols. De jour comme de nuit, à toute heure, il ne se passe pas un jour sans qu’un vol ne soit commis, parfois avec violence et même meurtre.
Les victimes sont bien choisies : vieux retraités seuls, locaux d’activités non gardés… Des vols sont commis à quelques mètres seulement des locaux de la police, de la daïra et de la garde communale, sur l’axe même de la route nationale, pourtant bien éclairée. Parfois, des rideaux de fer sont littéralement arrachés, avec un bruit assourdissant, sans qu’apparemment personne n’entende rien.
Il y a quelques mois, un atelier de confection a fait l’objet d’un vol, à dix mètres du siège de la garde communale. Le comble est que les voleurs avaient arraché le portail blindé, haut de trois mètres avec ses scellements pour commettre leur forfait.
Toujours au même endroit, un local de tournage a fait l’objet de vol de matériel lourd, pouvant atteindre le quintal par outil. Le poste de la sentinelle de garde n’avait comme paysage possible que la terrasse du local, par où les voleurs avaient accédé et ressorti avec les machines et outils. En plus le matériel était tellement lourd qu’il a été acheminé sur des brouettes à travers les champs caillouteux.
La mode actuelle est le vol des colliers en or suspendu sur le cou des femmes, avec agression parfois. Cela arrive dans une petite ruelle commerçante, de façon constante et en plein jour. “La raison première de cet état de fait tient à la dissolution des liens de solidarité au sein de la communauté, ce qui a installé un climat de terreur tel qu’un citoyen témoin d’un vol préfère détourner les yeux parce qu’il s’expose à la vengeance du voleur et n’a aucune confiance en la protection des services de l’ordre ou de la gendarmerie nus dit”, Tahar.
Lors d’un dépôt de plainte, la question des doutes sur l’éventuel voleur est toujours posée.
Le comble est que la police demande souvent à la victime d’essayer de régler, à “l’amiable”, le problème. L’idée de se donner de nouvelles formes d’organisation, pour protéger ses biens et sa personne, fait son chemin. Elle aboutira certainement à soustraire au pouvoir les prérogatives régaliennes de l’Etat en matière de sécurité, voire même de justice.
Avec les graves dérapages et les conséquences que cela impliquera.
En tout cas, les citoyens semblent expérimenter, à leur dépens, le suicidaire “chacun pour soi”. Au grand bonheur des voleurs, qui le traduise par : “Patience, tout le monde aura son tour !”.
B. B.
