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Le front social en ébullition

Au moment où ces secteurs bouillonnent, les autorités n’ont pas estimé utile d’intervenir pour trouver une solution à leurs problèmes. N’empêche que la tension ne cesse de monter. La grève dans le secteur de l’éducation lancée par les syndicats autonomes a été massivement suivie par les trois paliers du secteur. Lors de notre virée, hier, à la capitale, nous avons constaté que presque tous les établissements scolaires, pour ne pas dire toutes les écoles, ont fermé leurs portes. Ce large mouvement de protestation est à sa deuxième semaine, alors que les pouvoirs publics affichent un total mutisme. A la wilaya de Tipaza, ils sont pas moins de 14 écoles à avoir rejoint le mouvement. La même mobilisation a été enregistrée dans les écoles primaires, qui ont adhéré aujourd’hui à cette action d’envergure. Selon le chargé de communication au sein du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), le taux de suivi est évalué à 94% dans le secondaire. A se fier au témoignage de ce dernier, le taux de participation à cette action est de 87% au niveau du moyen et du primaire. Un taux qui renseigne sur l’adhésion totale et la détermination des travailleurs de l’éducation à aller jusqu’au bout de leur action, affirme notre interlocuteur. « La grève est largement suivie à sa deuxième semaine », a-t-il enchaîné. La preuve : l’école primaire Mohamed-Mada, sise à la place du 1er-Mai, à l’instar de beaucoup d’autres, était presque déserte. Même scène au lycée Ibn Nass et au lycée El Idrissi. Devant le lycée Ibn Nass, quelques élèves étaient encore à 8h30 devant le portail. Deux enseignantes qui se tenaient devant la porte d’entrée leur demandaient de quitter les lieux puisqu’il n’y aura pas de cours. Une autre enseignante rencontrée sur les lieux nous dira que « nous ne sommes pas prêts à lâcher prise, et ce, jusqu’à avoir gain de cause ». Les syndicats activant dans le secteur veulent à travers cet énième mouvement de protestation dénoncer le mutisme des pouvoirs publics et l’incapacité de la tutelle à répondre à leurs revendications. Il faut bien dire que cette grande mobilisation traduit dans les faits, le marasme social dans lequel se débat le travailleur de l’éducation.

Lemya Ouchenir

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