Djezzy et des magasins égyptiens fermés

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Même si aucun acte d’hostilité n’a visé les personnes, certains intérêts égyptiens, à l’image de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, pâtissent de la colère des jeunes au lendemain des évènements du Caire.

Hier un magasin égyptien, spécialisé dans la vente de tapis, ayant pignon sur la route des Aurès à Béjaïa, a baissé rideau en raison de l’atmosphère délétère qui s’installé à la veille du match d’appui entre l’Algérie et l’Egypte prévu, à Khartoum.

“Comment voulez-vous que je reste ici avec tout ce qui se dit, s’écrit autour de ce match”, rétorque le jeune gérant de ce magasin qui exhibe la une d’un quotidien arabophone barré d’un titre consacré aux mésaventures des supporters algériens : “Nuit d’horreur au Caire.”

Entouré de voisins compatissants, il explique que “le dépôt central de l’entreprise situé à Bab-Ezzouar a été saccagé, hier, par des manifestants furieux”. Il témoigne néanmoins qu’il n’a subi aucune forme de pression de la part de la population bougiote. “C’est moi-même qui ai cassé mon enseigne pour que sa vue ne donne pas lieu à d’éventuelles manifestations d’hostilité”, dit-il. Plus inquiet, l’infortuné égyptien est néanmoins entouré de manifestation de soutien de la part du voisinage. “Moi je suis à fond avec les Verts”, appuie un jeune voisin.

Mais l’Egyptien est fermement décidé à partir. “Je sais que les gens de Béjaïa sont civilisés mais je reprends le premier vol pour mon pays, il n’y a plus de possibilité de rester ici pour nous autres”, décide-t-il avant qu’un autre voisin nous conseille d’arrêter la conversation “pour ne pas attirer les voyous ici.”

A quelques mètres de là, la rue bouillonne de manifestants en ferveur des Verts. Sur le boulevard de la Liberté, des centaines d’étudiants arrivent en synchronie depuis les campus d’Aboudaou et de Targa-Ouzemmour pour converger vers le siège de la wilaya. “Djich, chaâb, maâk y Saâdane hata fi Soudane”, scandent ces étudiants munis de milliers de fanions et de drapeaux vert et blanc. Il semble que ces étudiants qui avaient déjà organisé une première manifestation nocturne la veille soient la cause de la fermeture du siège Djezzy, filiale de l’égyptien Orascom. Un siège qui a subi quelques dommages à la faveur de cette sortie nocturne, ce qui aurait amené les services de sécurité à conseiller la fermeture à ses responsables. Hier après-midi, plusieurs voitures de police patrouillaient à cet endroit du quartier Seghir et les jeunes qui manifestent des velléités d’agression sont systématiquement embarqués. La même tension est signalée à Akbou où des jeunes veulent investir les locaux Djezzy de Guendouza. Mais la police veille véritablement au grain.

M. B.

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