Un peintre polyvalent

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L’artiste-peintre Rabah Mahdjoubi expose actuellement 22 œuvres de peintures sur toiles à la galerie Omar-Racim. Les fresques présentées sur les cimaises du corridor témoignent toutes, de faits réels. Le plasticien évoque dans chacune de ces toiles la souffrance des êtres dans le monde. Il fait parler son sujet à travers des personnages peints, parfois dans l’abstrait, parfois dans le semi-figuratif. L’homme qui est Mahdjoubi utilise souvent la femme comme messagère où il nous dit, samedi dernier lors de notre passage à Omar Racim: « La femme représente une grande influence sur chaque être. C’est un être dominateur et c’est pratiquement le seul qui peut transmettre le message des cris stridents des gens et des peuples en misère”. La lecture des tableaux emmène le visiteur à donner plusieurs interprétations aux images illustrées même si elles ont la majorité du temps un sens commun puisqu’elles convoquent toutes un ton funèbre. En observant l’œuvre de loin, le thème semble complexe. Le sens que veulent transmettre les personnages intégrés dans le sujet est moins ressenti. Le peintre opte, ici, beaucoup plus pour le choix des couleurs qui attire la curiosité du visiteur pour se rapprocher et lire attentivement le tableau. On retrouve des couleurs sombres, foncées, beaucoup plus le rouges et noires. Fréquemment, l’auteur peint plusieurs visages dans un seul tableau, où il introduit uniquement le contour des yeux. Ces visages opiniâtres, sont quelques-fois cachetés par des passages d’écrits de poètes et écrivains dont Tahar Djaout, Nizar Kabbani et Nasardin Dinet. En contemplant l’une des œuvres qui s’intitule Rouacha, Mahdjoubi nous dit que c’est un sujet adapté de Nasserddine Dinet. L’artiste s’influence, aussi de cette œuvre pour la réaliser à sa façon. Rouacha, nous a raconté Mahdjoubi, est une femme que Nasserddine Dinet avait rencontrée et qui lui avait réalisé par la suite un auto- portrait et un poème. « J’ai été très influencé par cette œuvre, mais ce n’était pas sa beauté extérieure qui m’intéressait, puisque Dinet l’a déjà fait. J’ai réalisé Rouacha telle que je l‘ai imaginé, quant j’ai lu sa discrétion dans le poème de Dinet », témoigne t-il.Rabah Mahdjoubi a rendu hommage dans ce vernissage à Rabah et Ahmed Asselah, deux artistes peintres victimes du terrorisme par l’œuvre Le dauphin, un être qui symbolise, nous dit-il, la liberté, la paix et l’amitié.Les cimaises de Racim témoignent à travers L’Otage, Jérusalem, Sauvez la civilisation et de nombreux autres, des guerres et guérillas, des marches et des révolutions des temps passés et présents dans le monde. La série d’œuvres de Mahdjoubi est un appel à l’humanisme, à la fraternité et à l’égalité entre les hommes dans le monde.

Fazila Boulahbal

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