Un jardin, un parc ou un square. Ces espaces d’un vert pâle d’antan aussi pratiques qu’esthétiques, ces places qui permettent de se divertir, d’explorer et de découvrir une nature reconstituée, de même d’aller à la rencontre d’autrui se font rares ; quasi inexistantes dans la région de Sidi Aïch. Aucun espace vert n’est présent.
Les habitants de la région, comme les passants, ne trouvent aucune place publique où s’y rendre ; malgré que le jardin public est aussi une clef de l’aménagement des villes.
Effectivement, la place qu’occupe la culture des fleurs, des paysages au sein de la vie quotidienne de nombreuses sociétés ou communautés est sérieusement menacée, un constat qui n’est pas uniquement propre à la région de Sidi Aïch mais s’étale à toutes les villes et villages du pays. “Une ville du 21e siècle doit être un maillage de jardins publics aux formes et aux dimensions variées ; les avenues ne sont pas plantées, absence totale des squares ; ces jardins miniatures qui devront occuper une place devant l’accumulation des immeubles”, fait remarquer Hacen, homme d’un certain âge, adossé à un olivier sur les hauteurs de la ville, à l’allure cultivée et rêveur. “Le jardin public a perdu dans les aménagements urbains contemporains ce rôle central qu’il avait autrefois ; déjà que les jardins actuels sont réduits à une parcelle de terrain, dénué de tout paysage si on arrive à en trouver dans une ville !”, s’exclame son ami de longue date, Lakhdar. Bien que l’aménagement des espaces verts reflète le rapport fluctuant du citadin et de la nature, ces espaces disparaissent peu à peu des paysages des villes urbanisées.
Le jardin public procure au visiteur l’agrément d’un lieu de loisir et de détente ; on retrouve des étudiants révisant leurs cours, des retraités se promenant, de jeunes parents et leur enfants. Lycéens, étudiants, travailleurs qui déjeunent à midi. Chose, ô combien rare à voir, le jardin public reste dans la ville un lieu incontournable de socialisation.
Souad B.