Les fonctionnaires, qui ont donc adhéré massivement à l’action de protestation revendiquent, selon l’appel diffusé par le conseil syndical, l’abrogation de l’article 87-bis de la loi 901/10 qui empêcherait tout relèvement du salaire avec l’augmentation du Smig annoncé pour la prochaine tripartite, l’adoption d’un régime indemnitaire digne à la hauteur de la perte du pouvoir d’achat et la prise en compte de la situation des corps communs ainsi que la titularisation des vacataires et contractuels. Dans la déclaration ayant accompagné l’appel à la grève de trois jours dans les collectivités locales de la wilaya de Tizi-Ouzou, la coordination syndicale constate “avec grand amertume que les revendications des travailleurs n’ont pas trouvé oreille attentive” avant de qualifier justement cette attitude de hogra “à l’égard des garants des services publics locaux et qui sonne comme une provocation et une indifférence à la fracture sociale qui ronge le quotidien des fonctionnaires dont le pouvoir d’achat a drastiquement chuté à tel point que le salaire perçu ne couvre qu’une dizaine de jours d’existence”. Le coordinateur du syndicat que nous avons contacté, hier après-midi, nous fera savoir que le mouvement de grève continuera et risque même d’être reconduit. “Si nos revendications, qui sont légitimes, ne sont pas satisfaites, la grève sera reconduite. Le conseil envisage une grève de huit jours et pourra même se généraliser aux autres secteurs de la fonction publique”, nous dit M. Arboub, de la coordination des collectivités locales de la wilaya de Tizi Ouzou. Celui-ci précisera que les fonctionnaires de l’APC de Tizi Ouzou peuvent aller au-delà de ces trois jours de grève en raison du non-respect des engagements pris par les autorités locales quant aux conditions de travail qui sont toujours déplorables. “Il n’est pas normal qu’un éboueur travaille sans gants ni masque de protection, et pourtant c’est bien le cas à Tizi Ouzou. Nous allons tenir demain (aujourd’hui, NDLR) une réunion avec l’exécutif communal pour ensuite étudier les voies et moyens de faire valoir nos revendications”, souligne
M. Arboub. Cependant, il faut préciser que même si le mouvement de protestation a été largement suivi au niveau des APC, cela n’a pas été le cas pour les daïras qui ont fonctionné normalement durant toute la journée d’hier. Naturellement, ce sont les citoyens qui ont subi (comme toujours d’ailleurs) les affres de ce mouvement de contestation. “Je ne comprends pas pourquoi c’est Tizi Ouzou qui fait seule la grève pour des revendications nationales pour lesquelles la lutte doit être l’apanage dans un cadre national. Pourquoi c’est toujours nous qui sommes obligés d’ajourner toutes nos affaires administratives pour cause d’incessants mouvements de grève. Nous ne sommes pas contre, nous sommes solidaires avec les fonctionnaires mais que cela se fasse dans une logique nationale”, fulmine un citoyen rencontré à la sortie du siège de la mairie de Tizi Ouzou. C’est donc l’éternel recommencement, si cher à Nietzsche, qu’impose le front social à travers les mouvements de grève cycliques. Après les enseignants, les fonctionnaires et les praticiens de la santé …
A. Z.