Chaque année, c’est pratiquement le même topo, qui s’installe à l’arrivée des premières vagues de froid. Compte tenu de sa topographie particulière, la région subit malgré elle une multitude de soucis climatiques qui peuvent aller jusqu’à provoquer son isolement total. De ce fait, le phénomène des routes bloquées par les chutes de neige est, sans conteste le plus craint. Que de fois on a fait état, dans ces mêmes colonnes, de ces axes routiers (parfois importants) qui deviennent pratiquement inaccessibles parce que la neige s’y est amassée et a obstrué toute circulation automobile. Plusieurs fois par années, des daïras comme Aïn El Hammam, Larbâa Nath Irathen, Beni Douala, Iferhounène et Bouzeguène se retrouvent coupées du monde suite à l’inaccessibilité de leurs routes. Des efforts considérables sont déployés, à chaque fois, par les autorités locales pour désenclaver les populations touchées, mais souvent, l’opération prend beaucoup plus de temps que nécessaire, et ce, compte tenu de l’emplacement géographique de certains villages éloignés et le manque de moyens adéquats. Durant l’hiver 2005, il avait fallu que la grosse machine militaire se mette en branle pour secourir la population de la haute Kabylie, otage d’impressionnantes chutes de neige. Lors de cette opération, l’armée avait non seulement déneigé les routes et les pistes mais elle avait également distribué des vivres et des couvertures pour les citoyens les plus touchés. En tout, sept jours avaient été nécessaires pour venir au bout d’une situation qui avait failli échapper aux officiels. Cela pour dire que ce phénomène peut prendre des proportions inquiétantes sur l’ensemble de la population de la montagne. Autre souci majeur pour cette même population, l’alimentation en énergie et combustibles de chauffage. A chaque petite tempête hivernale, des citoyens de plusieurs villages nous font écho de leur colère quant aux coupures répétées et prolongées du courant électrique. D’autres nous font part, simultanément, de leur impuissance face à la rareté du gaz butane, qui, en 2009 encore, a connu de graves pénuries. Souvent, très souvent, des villageois nous lançaient de véritables appels de détresse car leur village était sans route, sans électricité et sans chauffage. Et des situations aussi invivables, on risque malheureusement d’en connaître beaucoup cet hiver…
Ahmed B.