Le froid, la rareté des bonbonnes de gaz et les coupures fréquentes de courant sont de retour !

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Depuis dimanche dernier, la localité de Maâtkas à l’instar de toutes les régions du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou fait face à une vague de froid glaciale. Les hauteurs du majestueux Djurdjura sont recouvertes de neige, ce qui emballe sensiblement toute la contrée. Seulement, cette arrivée prématurée de l’hiver donc du froid, de la pluie et de la grêle génère aussi les tracas et les aléas rituels. A peine l’hiver pointe du nez que les chaînes, devant les dépôts de gaz, refont surface et rappellent aux citoyens les mauvais souvenirs des années précédentes. En toute légitimité, les villageois prennent d’assaut les différents points de vente de gaz butane et de carburant de chauffage pour éviter à leurs familles les peines du froid qui est, faut-il le préciser, givrant dans la localité de Maâtkas. Pas plus qu’hier, le mercure n’a pas dépassé les 10°C au beau milieu de la journée. Pendant la nuit c’était tout simplement glacial et la grêle tombée durant la nuit a résisté jusque tard dans la matinée, c’est dire que la température est descendue à un niveau bas. Ce qui a de toute évidence provoqué l’appréhension d’un hiver rude chez les habitants. Un sexagénaire que nous avons rencontré à Souk El Khemis nous rappellera : “Dans le temps, les Kabyles se préparaient pour l’hiver dès l’automne. Les caves et les soupentes étaient bien fournies en bois de chauffage et de foin pour leur bétail. Il pouvait neiger des jours durant que cela ne les dérangeait pas, ils avaient tout ce qu’il leur fallait. Aujourd’hui, c’est tout à fait autre chose car nous comptons sur les boutiques du coin et au moindre caprice de l’hiver, c’est la pénurie et la cherté. Le monde a changé et le mode de vie aussi.”

Les coupures de courant resurgissent

Comme un malheur ne vient jamais seul, outre la rareté des bonbonnes de gaz, s’ajoutent les coupures fréquentes du courant électrique. Ce n’est pas sérieux, dès qu’il y a un peu de vent ou une petite averse, l’électricité fait des siennes et nous fait fausse route. A peine les prémices de l’hiver apparaissent, c’est toute la ligne qui disjoncte, comme s’il ne manquait, que cela. Ainsi la journée de lundi, les gens sont restés privés de lumière pendant presque toute la journée. En plus du froid, du manque de combustible, les citoyens ont eux aussi, à composer avec le noir. N’oublions pas de signaler que tous les commerces sont sévèrement pénalisés, les cybercafés et les kiosques ont carrément baissé rideau. La région est coupée du reste du monde. Quant aux appareils électroménagers qui tombent en panne par les multiples coupures d’énergie électrique, la société concernée doit à notre sens penser à indemniser les dégâts occasionnés. Un commerçant de Souk El Tenine nous apprendra : “L’année passée déjà, j’ai dû réparer mon comptoir frigorifique à trois reprises, la Sonelgaz n’a rien voulu savoir, il m’est même arrivé de jeter des kilos de viande car la viande congelée, une fois décongelée doit être consommée immédiatement, sinon c’est la poubelle. La Sonelgaz n’a d’autre choix que d’effectuer les travaux nécessaires pour mettre nos appareils et notre marchandise en sécurité.”

Le souhait des citoyens

Pour permettre aux citoyens de passer un hiver dans des conditions normales, puisque Dame Nature est et sera toujours incontournable et imprévisible, Sonelgaz et les autorités concernées peuvent, par contre, agir à bon escient. A commencer par bannir les bonbonnes de gaz en raccordant les foyers au gaz naturel. Cette commodité qui se fait attendre à Maâtkas et dans plusieurs localités de la wilaya de Tizi-Ouzou mettra certainement un terme aux tracas du gaz butane qui est non seulement trop cher mais aussi rare lorsque l’on en a le plus besoin. Les Kabyles, comme tous les citoyens du pays, ont bien le droit de passer un hiver au chaud. Quant aux fréquentes et répétitives coupures de courant qui finiront par détruire nos appareils électroménagers et nuire également à la vie économique et commerciale dans la région de Maâtkas, la société concernée est appelée à réparer son réseau, à mettre plus de transformateurs et à construire des niches pour renforcer significativement l’alimentation des foyers et des commerces en cette énergie qui amoindrira sûrement les caprices et la rudesse de l’hiver.

Hocine Taib

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