A Chemini, comme partout ailleurs dans les régions montagneuses, décembre arrive et plante rapidement son décor hivernal : vents violents, nuages noirs, pluies ininterrompues et une neige immaculée commence à scintiller sur les crêtes. Comme chaque année, à la même période, le froid sévit durement et durablement, notamment la nuit où le mercure affiche des températures voisinant zéro, ce qui crée des vagues d’angoisses à la seule pensée de la pénurie du gaz butane, une denrée très demandée en cette période. Pour M. Zinet Azzedine, gérant depuis cinq ans du dépôt communal de gaz sis à Thala Ali, les risques de pénurie grossissent à vue d’œil. Chaque matin, raconte-t-il, une procession de clients venant avec voiture ou à dos de mulet se bouscule à l’intérieur d’un terrain boueux pour se servir les premiers, ce qu’il assure de bonne grâce avec le souci de parité entre les particuliers et les revendeurs agrées des villages limitrophes. “D’ordinaire, j’écoule 400 bouteilles par jour. Mais l’hiver, il m’en faut mille bouteilles pour satisfaire une demande de plus en plus accrue.
L’agence Naftal d’Akbou fait un travail appréciable, cependant, j’espère qu’elle augmentera la quantité de bouteilles délivrées à l’aide de navettes supplémentaires. L’après-midi, il m’arrive d’avoir honte de dire aux clients qu’il n’y a plus de gaz et les voir repartir la mort dans l’âme pour passer une nuit à se geler chez eux”.
Si bien que notre interlocuteur s’efforce malgré tout d’afficher une mine optimiste, le souvenir de l’hiver rigoureux cuvée 2005 hante encore les esprits, car outre le manque du gaz butane, l’absence de l’électricité et les routes coupées rendent le quotidien des populations cauchemardesque, et infernal. Ces désagréments doivent inciter les pouvoirs publics afin de hâter l’installation du réseau distributeur du gaz de ville dans tous les foyers, l’inspection minutieuse des fils électriques et un entretien permanent du réseau routier.
A bon entendeur…
Tarik Djerroud
