Après une réunion de 24 heures, la tripartite a a augmenté de 25 % le SNMG qui passe ainsi de 12 000 à 15 000 DA. Cette revalorisation sera effective à partir du 1er janvier, et touchera en premier lieu, selon Ouyahia 300 000 travailleurs de la Fonction publique qui touchent le Smig. “En tout, l’augmentation touchera 70 % des travailleurs si on prend en compte les retraités qui sont au nombre d’un million, les travailleurs du secteur économique public et privé”, a souligné le Premier ministre.
De son côté, l’UGTA a consacré une bonne partie de son intervention au pouvoir d’achat. Sur ce volet, l’Union générale des travailleurs algériens a relevé la nécessité et l’utilité d’améliorer le pouvoir d’achat de l’ensemble des travailleurs, mettant à ce titre en avant l’augmentation du coût de la vie, la flambée des prix et l’inflation.
Concernant les retraités, Ouyahia a déclaré que “les retraités seront parmi les premiers à en bénéficier”. A cet effet, des réunions trimestrielles seront tenues entre les trois parties dans le cadre du pacte économique et social qui sera à l’occasion reconduit en 2010, tout en lui apportant quelques modifications, dira en substance Ouyahia.
L’UGTA, par la voix de son secrétaire général Sidi Saïd, a affirmé que cette augmentation “contribuera à améliorer les conditions de vie et le pouvoir d’achat de millions de citoyens et de travailleurs”.
Dans un autre registre, la tripartite a décidé à l’unanimité de poursuivre son action concernant la réévaluation des rémunérations des fonctionnaires, et ce par la finalisation des régimes indemnitaires.
Les participants à cette réunion ont réitéré leur engagement et l’attachement accordé au Pacte national économique et social, mis en place il y a trois années, sous l’angle de la rémunération dans le secteur économique.
Concernant la réévaluation des rémunérations des fonctionnaires, de l’aveu même d’Ouyahia, celle-ci sera poursuivie avec la finalisation des régimes indemnitaires. “Quelle que soit la date de promulgation du décret relatif au régime indemnitaire de chacun des corps de fonctionnaires, les nouvelles indemnités seront versées avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008”, dira le premier ministre.
90 milliards de DA pour l’augmentation du SNMG
Répondant à une question concernant la somme qui sera débloquée par l’Etat pour financer la revalorisation du SNMG, le Premier ministre a estimé le montant à 90 milliards de dinars, tout en relevant qu’il réunit également le régime indemnitaire des travailleurs.
Abordant le sujet de l’inflation, Ouyahia souligne que “l’inflation est la conséquence à 90 % de la production agricole”, tout en précisant que dorénavant “il sera question d’étudier la marge des commerçants et revoir les textes régissant l’activité commerciale”.
Dans un autre contexte, il fera savoir que le volume actuel de la masse salariale versée par l’Etat s’établit autour de 1.314 milliards de dinars. A ce sujet, il dira : “La facture est, certes, lourde, mais les travailleurs sont dans leur droit de revendiquer une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles”.
Concernant le sujet brûlant des syndicats qui n’ont pas été conviés à cette réunion, le Premier ministre a évacué du revers de la main tout ostracisme. “Les pouvoirs publics ont toujours négocié avec les syndicats autonomes activant dans le secteur de la Fonction publique, dans un cadre bipartite”.
Pour ce qui est des mécanismes prévus pour l’application de cette mesure, il a précisé que le SNMG est promulgué par la loi et mis en application par des textes réglementaires, tout en signalant que “quiconque n’appliquera pas cette mesure violera la loi”. A cet effet, il dira que “l’intéressé n’a qu’à dénoncer ces pratiques, et les autorités compétentes ne tarderont pas à réagir pour sanctionner l’employeur”.
La revalorisation des salariés des entreprises publiques et privées sera évidemment prise en considération, néanmoins, sous certaines conditions : productivité, engagement et rendement qui entre dans le cadre de la mise à niveau des entreprises et des PME. “Cette question sera étudiée à part lors de nos prochaines réunions”.
Il annoncera ainsi la mise à jour des conventions de branches dans le secteur public et de la convention collective dans le secteur privé. Des négociations entre l’UGTA et le patronat seront tenues l’année prochaine pour réétudier la convention collective-cadre dans le secteur économique et privé.
La retraite anticipée sera supprimée
Dans un autre cadre, et selon Ouyahia en accord avec l’UGTA et le patronat, la retraite anticipée sera supprimée. En effet, un groupe de travail prendra en charge ce dossier et devra remettre ses conclusions à une tripartite trimestrielle qui se tiendra fin mars 2010. Selon le Premier ministre, “les conclusions seront analysées et traduites en texte de loi”.
Ouyahia a précisé à cet effet que “la retraite anticipée a été adoptée en 1997 en raison des difficultés économiques que connaissait le pays avec la fermeture des entreprises publiques et la compression des effectifs. Aujourd’hui, les temps ont changé et le départ à la retraite avant l’âge légal porte préjudice aux entreprises. La solution porte sur la suppression de la retraite anticipée car il n’existe aucune raison de la maintenir sans remettre en cause le départ à la retraite à l’âge légal”.
Concernant les allocations familiales, le Premier ministre a confirmé que l’Etat continuera à les verser aux entreprises privées en établissant dans ce cadre un agenda et en mettant en place un groupe de travail qui sera chargé de préparer avant la fin mars 2010 des propositions sur ce dossier pour aller vers un payement par les entreprises des allocations familiales.
Certes, le payement des allocations familiales par les entreprises privées ou publiques ne se fera pas avant 2012.
Ouyahia n’a pas omis de tacler les syndicats, en précisant qu’ils sont libres de demander un SNMG à 35 000 DA. “Mais sont-ils au moins en mesure de trouver une solution pour l’appliquer. Ils vont conduire l’Algérie à l’inflation comme c’est le cas actuellement dans certains pays comme le Zimbabwe” précisera-t-il.
Hacène Merbouti
