“Chaouchi est le meilleur gardien du monde”

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Rubrique animée par Hamid Oukaci

La Dépêche de Kabylie : Pour commencer présentez-vous à nos lecteurs

Lyes Izir : Je suis né le 12/11/1969 à El Harrach. A l’âge de six ans, on a quitté Alger pour s’installer à Tizi Ouzou et justement c’était là, où, j’ai fait mes premiers pas dans le football comme tous les jeunes de mon époque au quartier les Cadi où je résidais.

Comment avez-vous intégré la JSK ?

En réalité, on m’a découvert dans le championnat scolaire, et plus exactement lors d’une rencontre de mon CEM Mouloud Feraoun, c’était en 1983. On a joué un match face au lycée Amirouche avec la présence de Moh Younsi qui était dirigeant de la JSK. J’ai fait un grand match et ce dernier a été convaincu de mes capacités et il m’a proposé de rejoindre les Canaris et bien entendu je n’ai pas hésité une seule minute, donc j’ai intégré la JSK en catégorie minimes où j’ai fait toutes mes classes avec le club. Entre temps, j’ai été sélectionné en équipe nationale dans les catégories cadets et juniors.

Malgré une formation solide, vous n’aviez pas réussi à vous imposer en équipe seniors, quelles sont les raisons ?

Vous savez dans la carrière d’un footballeur, la chance joue aussi un rôle, malgré que j’aie fait un bon départ et une solide formation, d’ailleurs étant junior, Khalef m’a convoqué souvent en équipe seniors pendant la suspension du gardien Amara Mourad mais la chance m’a tourné le dos puisqu’en 1989, j’ai fait une opération de l’hernie discale ce qui m’a obligé de m’éloigner des terrains pour une période d’une année. Pendant tout ce temps-là, JSK m’a délaissé alors j’ai trouvé la JSM Bordj Menaiel qui m’a ouvert les portes par le biais de son président le défunt Tahanouti — à qui je rends un vibrant hommage — donc, j’ai signé à Bordj Menaiel en 1990 pour passer trois saisons là-bas jusqu’à l’arrivée du gardien Amar Mourad, en 1993 en provenance de la JSK, j’ai compris alors que je n’allais pas beaucoup jouer alors j’ai réintégré de nouveau la JSK.

Vous avez quitté un club où vous jouez régulièrement pour s’aventurer à la JSK qui a un gardien international dans ses rangs ?

Tout d’abord, je vous signale que je n’ai jamais douté de mes capacités en plus de cela, moi aussi, j’étais international avec l’équipe nationale olympique donc en plus de l’appel du cœur puisque je me considère toujours un enfant de la JSK, je suis venu en concurrent et j’attendais ma chance pour prouver mes capacités malgré qu’il y avait à l’époque un grand gardien de but au sein de la JSK.

Et vous êtes resté seulement une saison ?

Malheureusement, durant toute la saison je n’ai pas joué de matchs mais en contre-partie, j’étais prêt à tout moment pour remplacer Hamaned mais à la fin de l’année, après avoir remporté la Coupe d’Algérie, j’ai eu des contacts avec la JSMB qui a voulu à l’époque jouer l’accession en division deux ; puis, j’ai joué une année aussi à Bgayet que je considère parmi les meilleures saisons de ma carrière en réussissant l’accession. J’ai joué durant toute la saison et j’ai fait de belles prestations. L’année d’après, le président de la JSK m’a fait appel pour réintégrer le club donc je suis revenu encore une fois à la JSK, où j’ai passé ma dernière année comme joueur dans mon club d’enfance.

Aviez-vous arrêté de jouer cette année-là ?

C’était ma dernière saison avec la JSK, car par la suite, j’ai joué avec d’autres formations ; j’ai passé trois années à Thelidjane ensuite, une saison avec la JSD et enfin avec le mb Bouira où j’ai mis fin à ma carrière de joueur en 2001.

Vous avez joué dans plusieurs formations, qu’elle est la différence entre ces derniers et la JSK ?

Malgré que j’aie joué dans plusieurs formations je me considère toujours un enfant de la JSK, j’en suis très content d’avoir eu cette chance de faire partie de l’école de la JSK car, il y avait la rigueur et la discipline, j’ai connu des hommes et si je suis devenu ce que je suis aujourd’hui, c’est avant tout grâce à la JSK qui m’a fait un nom, d’ailleurs tout le monde me connait grâce à la Jsk.

Avec du recul est-ce que vous regrettez quelque chose durant votre carrière ?

Pas du tout, je dirais que c’est le destin, certes vu mes qualités et surtout ma formation, j’aurais pu faire mieux, mais Dieu merci, j’ai joué avec plusieurs clubs et j’étais sélectionné en équipe nationale olympique et celles des catégories de jeunes, donc dans ce contexte, je dirais que je suis satisfait

Aviez-vous entamé une carrière d’entraîneur ?

Après ma retraite, j’ai quitté définitivement le monde du football pour me consacrer à mes affaires personnelles pendant quatre années. En 2005, la Fédération a organisé un stage d’entraîneur de 1er degré aux anciens joueurs internationaux à Ain Benian, j’ai profité de l’opportunité pour passer mon diplôme. La même année, j’ai pris en main les jeunes gardiens de la JSK et juste après, on n’a ma confié l’entraînement des gardiens de l’équipe seniors.

Donc, vous étiez l’entraîneur de Chaouchi

Permettez moi de vous annoncer aujourd’hui, que j’étais le premier entraîneur du gardien Fawzi Chaouchi. Après son arrivée à la JSK, il m’a déclaré qu’il a fait seulement 30 minutes d’entraînements avec son père et qu’il n’avait pas d’entraîneur à Bordj Menail. Sincèrement, j’étais épaté par son talent et ses réflexes, aujourd’hui, je peux vous dire que pour moi, Chaouchi est le meilleur gardien du monde et il a un grand avenir devant lui, imaginez un gardien qui vient des paliers inférieurs de notre championnat et qui joue son premier match officiel en Champion’s ligue africaine, pour moi cela, n’a pas été une surprise, vu les grandes qualités qu’il a démontré dans le stage de préparation en Suisse et encore l’excellente prestation qu’il a fourni face à Auxerre dans un match amical.

A votre avis, sera-t-il le gardien numéro 1 de l’équipe nationale ?

Sans négliger le rôle de Gaouaoui dans les éliminatoires et sa classe, je dirais que le football ne prend pas en considération l’expérience, Chaouchi a eu sa chance et il a prouvé sa classe, donc je peux vous dire qu’il sera le gardien numéro un de notre équipe nationale et encore pour une longue période, vu son très jeune âge, cela n’est pas seulement propre à nous maiscela se passe dans le monde entier ; prenez l’exemple de Casillas au réal de Madrid, il a pris la place d’un grand gardien international alors qu’il n’avait à peine 18 ans.

Actuellement vous êtes dans le staff de l’équipe nationale militaire ?

Effectivement, je fais partie du staff de l’équipe nationale militaire depuis deux ans, avec à la clé cette honorable participation à la coupe d’Afrique militaire où, on a réussi à atteindre la finale. Je dirais qu’on avait un très bon groupe et bien entendu la rigueur dans le travail. L’année passée, j’ai pris en main le gardien Asla qui a de très grandes qualités, lui aussi, il a un grand avenir devant lui, sans oublier le nombre assez important de joueurs qui sont venus des divisions inférieures et qui jouent actuellement en première division, donc, l’équipe militaire est une grande école et un réservoir qui forme elle aussi, de grands joueurs.

Un dernier mot pour conclure ?

Je profite de l’occasion pour vous remerciez d’avoir pensé à moi, et je souhaite que le JSK retrouve son lustre d’autan, sans oublier de souhaiter un prompt rétablissement à notre frère Kamal Aouis.

H. O.

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