M’chedallah : Aucune mesure de prévention dans les lieux publics

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Malgré l’alerte générale, l’on continue au niveau de ces cafés, chaque matin bondés de monde aux heures de pointe, à servir le café dans des tasses en porcelaine et les autres infusions chaudes dans des verres que l’on se contente de passer sous un filet d’eau froide ou plonger dans des bassines, soit un simple rinçage et on sert le client suivant. Ce sont ainsi des dizaines de personnes qu’on sert dans la même tasse ou verre. Ne pense-t-on pas qu’il est temps de passer aux gobelets jetables pour réduire les risques de contamination, d’autant plus que ces gobelets sont largement disponibles à des prix abordables avec en plus l’embarras du choix à travers une série de gammes aussi attirantes les unes que les autres. Il suffirait d’un seul cas de cette pandémie pour la propager dans toutes les directions à partir de ces lieux par où transitent des centaines de clients par jour, en particulier ceux situés à proximité des grands axes routiers. A bien observer le simple citoyen, l’on se rend compte qu’hormis les milieux hospitaliers, les campagnes de sensibilisation ont eu peu d’impact sur la société civile dans ces régions reculées et qu’un travail supplémentaire de proximité dans ce sens doit être enclenché, d’autant plus que dans les nombreux villages de haute montagne avec un climat spécifique, la grippe en période hivernale est vécue par tout un chacun comme un passage obligé, soit une maladie coutumière et banalisée, loin de provoquer la moindre inquiétude chez ces rudes montagnards qui ne lui donnent aucune importance. Dans le pire des cas, ils se contentent d’une boîte de paracétamol ou d’un flacon de sirop contre la toux qu’ils achètent directement chez le pharmacien. Un traitement qu’ils complètent par des infusions maison à base de menthe, de tisane verte saupoudrée de poivre noir. D’autres utilisent encore l’une des plus anciennes recette pour traiter la grippe : un œuf brouillé mélangé à une gousse d’ail écrasée, le tout légèrement cuit, ou encore du jus d’oignon et du miel. Pour cette dernière potion, l’effet est spontané et spectaculaire, le rhume disparaît comme par enchantement. Pour le nourrisson, on a recours au cumin et à la poudre de résine de pin d’Alep. Tous les pays où sévit cette pandémie ne lésinent sur les moyens de sensibilisation en impliquant même le mouvement associatif, rien n’est laissé au hasard ni remis au lendemain, pour espérer gagner la course engagée contre cette maladie qui se propage à une vitesse vertigineuse. Dans nos campagnes, le moyen le plus rapide et efficace reste sans conteste après les centres de santé, les mosquées. C’est un canal qui touchera le maximum de citoyens en peu de temps, car existantes dans les moindres recoins de nos campagnes. L’utilisation de hauts-parleurs à partir de minarets permet de toucher même les citoyens qui ne fréquentent pas ces lieux de culte ainsi que les femmes au foyer, et cela autant de fois qu’il faudrait.

Oulaïd Soualah

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