“Je n’ai pas cessé d’attirer l’attention des autorités locales de préserver cet endroit. Ce qui m’a fait mal au cœur, c’est quand j’ai vu, avant-hier, des enfants jouer au ballon sur l’esplanade”, a dit avec colère le responsable de la kasma des moudjahidine de Draâ El Mizan.
Aâmi Ali est révolté de voir ce lieu sans clôture et abandonné totalement. “Heureux sont les martyrs qui n’ont rien vu”, comme dirait l’autre.
Pourtant, la commune de Draâ El Mizan est l’une des municipalités qui compte des centaines de martyrs. A l’exception de cette petite stèle qui leur est dédiée, il n’y a rien.
Même la stèle du premier novembre réalisée en face de la station service Naftal du centre-ville démolie par un camion en furie n’est pas encore reconstruite, presque trois ans après cet accident. “J’ai pris les photos et j’ai fait les démarches nécessaires, en vain”, nous a confié par ailleurs notre interlocuteur.
Cette stèle réalisée à cet endroit marque un événement important, car c’est à ce niveau que les premiers révoltés du premier novembre 1954 avaient lancé leur premier acte contre l’occupant. Abordant le sujet du mémorial qui allait être réalisé à la mémoire des cinq colonels du versant sud de la wilaya, en l’occurrence Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Ali Mellah, Salah Zamoum et Slimane Dhilès, encore en vie, aâmi Ali a préféré le silence. Car, ce projet a été remis aux calendes grecques. Un semblant de monument a été lancé au milieu de l’ex-domaine agricole Aïssat-Idir, mais qui est lui aussi à l’abandon. A l’exception des piliers en béton, il n’y a rien d’autre. En tout cas, il est temps aux organisateurs, notamment celles des fils de chouhaadas et de moudjahidine de remettre en marche ce projet afin de dédier aussi bien un monument digne de ce nom aux valeureux martyrs de la région ainsi que ce mémorial aux colonels.
Amar Ouramdane