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Les handicapés demandent plus d’attention

“On ne trouve d’oreille, nulle part. Partout où nous allons, on nous répond qu’aucune loi ne donne la priorité aux handicapés”, se plaint Amokrane qui vient d’être rabroué d’une administration locale. Il fulmine contre certains agents qui refusent de lui accorder le privilège d’accéder aux guichets, sans passer par la chaîne, d’une dizaine de personnes, arrivée avant lui. “Mon état de santé ne me permet pas de me tenir longtemps debout et il n’y a même pas de bancs pour s’asseoir”. Au niveau d’une autre administration, le gardien nous explique que “quand bien même nous voudrions aider quelqu’un, les clients nous en dissuaderaient.

Ce sont, souvent eux, qui s’opposent aux passe-droits”. Les usagers, tous pressés d’en finir avec la queue, n’ont de yeux pour personne. Les vieux, les femmes enceintes ou les handicapés, sont considérés sur le même pied d’égalité que les hommes valides. Faute d’association pour les défendre, dans leur droit, qu’on leur dénie d’ailleurs, ils se retrouvent contraints de subir les pires difficultés.

Pourtant, à y voir de plus près, on découvre que les administrateurs ne sont pas innocentes, quand on remarque les ennuies que rencontrent ces “personnes différentes des autres”.

Leur cas a été omis, même par les bâtisseurs, lors de l’élaboration des plans de construction de certains édifices publics. Nous ne trouvons, nulle part, de guichet, réservé à cette catégorie de citoyens qui, chaque jour, doivent mener un double combat. En plus de leur maladie, parfois très embarrassante, ils sont contraints de jouer des coudes avec des gaillards. “Les administrations sont faites pour les gens normaux”, indique un handicapé moteur, “en stationnement” devant la mairie.

Il attendait, sur sa chaise roulante, qu’une âme charitable ait la bonté de s’occuper de lui. Pour accéder au deuxième étage, il faudrait escalader une multitude de marches. “Les escaliers, c’est notre bête noire. Tous les services en sont dotés et nos fauteuils ne roulent, malheureusement, que sur un terrain plat”, ironise notre interlocuteur. A la daïra comme à la poste, les accès ne sont pas, plus aisés. Même les nouvelles constructions ne prennent pas en compte cet aspect du problème de ces “citoyens à part”. Nous voyons tous les jours, des personnes âgées, des invalides, que nous saluons parfois, mais sans plus, comme s’ils faisaient partie du décor. On se rappelle rarement leur situation émouvante. Même si les lois ne leur accordent pas une attention particulière, un geste de la part de chacun, leur apportera sans nul doute, un peu de baume au cœur.

A. O. T.

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