Site icon La Dépêche de Kabylie

Les routes, l’eau et le gaz, principales préoccupations des habitants

Le wali de Béjaïa, Ali Bedrici, accompagné du vice-président de l’APW et des membres de l’exécutif de wilaya, a consacré presque toute la journée du mardi à visiter les 25 villages qui composent la commune de Barbacha.

Après le contrôle in situ de l’état d’avancement de réalisation, entre autres d’un CEM base 4 au chef-lieu de la commune, d’une cantine scolaire à l’école primaire de Khellil, des travaux de traitement du glissement de terrain à Ouendadja, le wali et les membres de son exécutif se sont retrouvés à la salle de délibération de l’APC face aux élus locaux et aux représentants du mouvement associatif pour un débat sur les problèmes de la commune, débat qui durera près de quatre heures.

Préparées et bien organisées, les discussions qui se sont déroulées dans le calme, comme dans une classe studieuse, ont été fructueuses à plus d’un titre puisqu’elles ont permis au wali et aux directeurs de wilaya de connaître dans le détail, toutes les préoccupations de la commune.

Dans une longue intervention, le P/APC, Saddek Akrour, a dressé un tableau exhaustif des besoins de la commune en matière de développement. Pour lui, les priorités sont la RN 75, cette dorsale qui traverse la commune de bout en bout, et qui va jusqu’à la wilaya de Sétif, refait du chef-lieu de wilaya jusqu’à Barbacha, cet axe sera continué jusqu’à la limite de la wilaya de Sétif.

Le DTP a indiqué que les travaux de renforcement des talus seront totalement pris en charge par le SNGOA.

Il a ajouté que des avis d’appel d’offres sont lancés pour la réfection de la CW 15 qui relie Ighil Larbâa à la RN 75, et du CW 158 qui relie de son côté Aït Sidi Ali à la RN 75. La commune étant “étendue, éparse et pauvre”, souligne le maire, pour désenclaver l’ensemble des villages, il y a plus de 30 chemins de wilaya et communaux qui nécessitent une réfection.

Le deuxième problème de la commune soulevé par l’édile de Barbacha est le manque d’eau potable dont souffre pratiquement l’ensemble des villages. Il préconise la réalisation de forages à Oued El Djemaâ et la construction de retenues collinaires.

Mais pour le directeur de l’hydraulique, qui ne remet pas en cause les propositions du maire, la solution de l’AEP pour la commune de Berbacha viendra avec le transfert de l’eau du barrage de Tichihaf qui commencera à alimenter les foyers du chef-lieu à partir de l’été 2010.

Pour résorber un tant soit peu le chômage qui sévit à hauteur de 70% dans la commune, le maire propose une réhabilitation de la mine de Bouamrane qui donnera du travail aux jeunes de Barbacha et à ceux des communes avoisinantes.

Quant aux membres de la société civile, qui sont quatre à prendre la parole, ils ont remis une plate-forme de revendications au wali. Leur principal souci signalé est l’alimentation des foyers en gaz de ville, vu que leur commune est montagneuse et souffre du froid en hiver. Ce à quoi le directeur des mines a répondu que l’acheminement du gaz de ville pour le chef-lieu est prévu dans le plan quinquennal 2010/2014.

Clôturant les débats, le wali après avoir félicité les représentants de la population pour leur dynamisme et leur sens de l’organisation et de la discipline, a mis l’accent sur le fait que les communes qui réussissent le mieux leurs projets de développement, sont celles qui, sachant qu’elles ne peuvent pas tout réaliser à la fois, fixent l’ordre de priorités des projets à réaliser.

A signaler également que se sentant écartés du train de développement parce que leur village ne figure pas sur l’itinéraire de la visite du wali, les habitants du village de Belighiden ont bloqué la route au cortège officiel au niveau du croisement de la route de leur village avec celle d’Aït Sidi Ali.

Sur des banderoles tenues à tour de bras, on peut lire entre autres :“Non à la marginalisation”.

Descendu de voiture, le wali explique aux manifestants qu’il lui est impossible de visiter tous les villages de la commune et que tous les villages auront leur part de développement. Mais les représentants des villages insistent : “Monsieur le wali, il faut que vous voyiez de vos yeux notre village, nos routes et nos maisons.”

Et ne pouvant refuser une telle doléance, le premier responsable de la wilaya regardant la fillette de 3 ans tenue dans les bras de son père, drapée de l’emblème national et qui fait la moue, dit : “D’accord, je vais visiter votre village pour faire plaisir à cette charmante fillette.”

La visite du village sous la pluie et sous les youyous stridents des femmes a permis au wali et à la délégation qui l’accompagnait de découvrir un gros bourg avec des ruelles propres et cimentées grâce aux cotisations des villageois et au volontariat des jeunes. Mais – et c’est la raison qui a maintenu l’action des villageois – les ruelles sont si étroites qu’aucune maison du village n’est accessible aux véhicules. Et les habitants ont expliqué au wali leur calvaire quand il s’agit d’évacuer un malade par exemple.

Sensible à leurs doléances, le premier magistrat de la wilaya a donné, séance tenante, des instructions aux responsables concernés et aux membres de l’association du village d’étudier les voies et moyens de réaliser la route pour le village dans les meilleurs délais.

B. Mouhoub

Quitter la version mobile