Si tu veux faire des projets d’un siècle, il faut éduquer des hommes, telle est la devise de M. Djamel Belhocine, qu’il traîne jalousement comme son ombre et qu’il cultive à longueur d’année scolaire et bien au-delà avec une abnégation à toute épreuve.
A la tête du primaire des “75 martyrs” d’Aït Soula depuis l’année 2000, ce dernier se félicite des résultats de plus en plus satisfaisants glanés année après année jusqu’à s’adjuger haut la main la première place sur toute le territoire de la wilaya de Bgayet avec en prime un succès à cent pour cent lors de l’examen national des classes de la 5e, durant l’exercice 2008/2009.
Dans son bureau, les trophées, les médailles, les diplômes, et autres distinctions s’amoncellent jusqu’à occuper une armoire entière et résument, on ne peut mieux, le parcours même du primaire primé dans différentes compétitions culturelles et sportives organisées par la fédération de la wilaya des œuvres complémentaires de l’école, avec en tête de gondole le diplôme de réussite reçu des mains de la directrice de la direction de l’éducation de Bgayet. Plus loin, il montre fièrement l’ordinateur de bureau qui a couronné l’établissement par les soins de la même directrice. A un angle, c’est une photocopieuse qui complète la panoplie informatique, cadeau du président de l’APC. Au cours d’une visite inopinée, nous avons pu tâter de près le modèle “Aït Soula”. Avec sept salles de classe et une cantine gérés d’un doigt minutieux et d’un œil vigilant, de la crèche à la cinquième, les élèves suivent les cours dans une allégresse pédagogique peu commune rehaussée par une motivation grandissante perceptible dans le regard même d’un frelon d’élèves qui batifolent à un angle de la cours. Pourtant, l’alchimie du succès n’a rien de secret, elle est seulement à base de la conjugaison de plusieurs volontés, tempère le responsable numéro un de l’école.
Il y a d’abord celle du directeur qui trime à longueur de journée pour mettre à la disposition des élèves les outils d’une scolarité réussie. Ensuite, la stabilité des instituteurs qui, avec l’expérience et l’esprit de responsabilité qui les animent, dispensent un enseignement de qualité, un brin parental, avec le respect des horaires, les loisirs et les repas équilibrés servis avec un soin particulier. A cela, s’ajoute la précieuse implication des parents d’élèves dont la sincérité n’a d’égal que la coopération effective dont ils témoignent par l’achat des néons, du mazout, par le bétonnage de la cour, les plantations aux alentours, l’achat des prix de fin d’année et le suivi à domicile de leur progéniture.
Victime heureuse de son succès, l’école d’Aït Soula est désormais la plus peuplée, fréquentée exactement par des élèves issus de toutes les localités environnantes, telles que Tighilt, Tazrouts, Cité des 30-logements et Thala. De même, la réputation de ce primaire se juge par un retour d’écho favorable en provenance de Bgayet, Alger, Paris, New York et autres Montréal où de nombreux enseignants manifestent régulièrement leur joie et étonnement au vu du très bon niveau des élèves partis en famille vivre et étudier sous d’autres cieux. Elle se jauge également par la frénésie de nombreuses familles qui redoublent d’efforts, d’ingéniosité et d’astuces pour pouvoir inscrire leur chérubin entre les murs de cette école.
A la fois flatteurs et pesants, ces signes renforcent la conviction du directeur de l’établissement qui affiche la lucidité des braves pour défendre becs et ongles la maintenance de cette cadence ô combien salutaire pour une génération qui, très bientôt, sera appelée à mettre l’Algérie de demain sur les épaules.
Tarik Djerroub