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Une commune où tout reste à faire

Bien que promu successivement, d’abord au rang de commune puis à celui de daïra, le petit village d’Iferhounène n’a pas bénéficié de structures dignes de son rang. Un petit bureau de poste jouxtant la mairie ainsi qu’un dispensaire représentant, au côté du siège de la sûreté de daïra, l’essentiel des infrastructures étatiques. Le secteur éducatif se limite à un lycée de construction récente, un collège et quelques écoles primaires disséminées à travers les villages. Les élèves de terminales des dernières années ont la chance de ne pas se déplacer, au-delà de leur commune comme ce fut le cas pendant de longues années, avec les générations qui les ont précédées.

En matière des soins, le tout nouveau EPSP ne dispose pour le moment que du minimum pour faire face à la demande. La polyclinique, héritée de l’hôpital de Aïn El Hammam, tout juste plus importante qu’un dispensaire devrait faire l’objet d’une extension pour limiter les évacuations vers l’EPH de Michelet.

Certains s’y présentent d’ailleurs, d’eux-mêmes, boudant la structure hospitalière locale. Lors d’accident grave, ce sont les particuliers qui s’occupent des blessés et autres en attendant que les pompiers arrivent à Aïn El Hammam, à dix kilomètres de là.

Avec la distance et les embouteillages, une heure de temps est nécessaire à la plus rapide des ambulances pour arriver à destination. Quant au malade, il ne peut que “prendre son mal en patience”.

A Iferhounène, on ne trouve ni banque, ni tribunal. Ce qui ne semble pas “indisposer”, outre mesure, les habitants qui ont gardé leurs bonnes vieilles habitude, d’antan.

Malgré les différents découpages administratifs érigeant leur ville au rang de commune puis de daïra, ils continuent à se revendiquer de leur commune mère d’origine, Michelet en l’occurrence.

Ils y ont leur banque, y font leur marché, tout comme ils y trouvent le strict nécessaire qui manque à Iferhounène. Le marché du mardi, c’est à Aïn El Hammam qu’ils le font tout comme certains personnages âgés s’y font délivrer diverses pièces d’état civil.

Le privé, quant à lui, n’a pas attendu les projets étatiques pour ériger des bâtisses dignes des grands centres. A chaque coin de rue et sur les pentes escarpées, apparaissent des immeubles de plusieurs étages, tout en couleur.

Ce qui ne veut nullement dire qu’Iferhounène n’est pas touché par la crise du logement. Au contraire, les demandes de logements sociaux et d’aide à l’habitat rural s’amoncellent au niveau de la mairie et de la daïra.

De nombreux cafés, des magasins d’alimentation générale dominent le chef-lieu où le résident peut s’approvisionner aisément en denrées alimentaires et autres. Des boutiques de toutes sortes ont avec le temps investi les lieux. La ville dispose même d’une pompe à essence privée, cela s’entend.

Ce qui attire l’attention dans cette région historique est le nombre important de monuments. Chaque village compte des dizaines, voire des centaines de chouhadas, pour certains.

Pour une région qui a souffert le martyre, durant la guerre de Libération, elle est en droit d’espérer plus d’attention de la part des pouvoirs publics.

A. O. T.

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