Site icon La Dépêche de Kabylie

Le calvaire de la RN 15

Dès la sortie du col de Tirourda (1750 m) qui trace la limite avec la wilaya de Tizi Ouzou, la route prend l’aspect d’un relief tourmenté, fait de crevasses, de bosses, parfois de cratères donnant à l’axe routier des dénivelées de 15 à 20 cm. Dans certains endroits, ce sont des éboulis et des langues de terre charriés pendant les intempéries de l’hiver passé qui obstruent le chemin sur plusieurs mètres. La dégradation de la route s’étale sur environ 10 km rendant ainsi la circulation dangereuse pour les véhicules et les voyageurs. En cette période de l’année, cette route est très fréquentée par les familles qui se déplacent des deux côtés du Djurdjura, par les touristes et émigrés qui veulent découvrir l’air frais de la montagne et les éléments qui lui sont liés: singes, grottes, pelouses, cèdres, comme elle est aussi sollicitée par les poids lourds qui transportent les matériaux de construction avant la période des pluies et de la neige. En effet, à partir de la fin novembre le col de Tirourda est fermé généralement à la circulations jusqu’au mois de mars en égard à la nature du sol (terre argileuse) et à la surabondance des eaux souterraines et de surface. La RN 15 a besoin de gros travaux de constructions et non de simples lifting exécutés traditionnellement au bitume. Le simple bon sens recommande un dallage en grosses pierres pour former l’assise de la route avant de procéder à la confection de la couche supérieure et au bitumage. Cela lui permettra de résister à la circulation des poids lourds et à l’érosion et charriage provoquées chaque hiver par le ruissellement des eaux de pluie et des eaux issues de la fonte des neiges. En tout cas, jusqu’à présent, aucune intervention, aussi superficielle soit-elle, n’est opérée par les autorités locales. Seuls des adolescents désœuvrés pointent chaque jour sur les tronçons les plus endommagés pour aplanir quelque peu les déformations de la chaussée avec des moyens rudimentaires (pelles et pioches). Travail bénévole que ne récompensent que quelques automobilistes ou camionneurs en glissant au travers de la fenêtre de leurs véhicules une pièce de 10 ou 20 DA aux pauvres adolescents étouffés par la poussière et abattus par la chaleur d’août.

Amar Naït Messaoud

Quitter la version mobile