Le sélectionneur national Rabah Saâdane a refroidi les ardeurs des supporters des Verts en déclarant, hier matin, juste avant le départ de l’équipe nationale en stage à Toulon, qu’il ne faudrait pas espérer quelque chose de la part de notre sélection durant la CAN. C’est en des termes clairs que Rabah Saâdane s’est adressé hier à un parterre de journalistes au salon d’honneur de l’aéroport d’Alger, à quelques minutes de l’embarquement des coéquipiers de Gaouaoui à destination de Toulon pour leur stage en prévision de la CAN-2010. “N’attendez rien de nous durant cette coupe d’Afrique”, a répondu crûment le cheikh à une question d’un confrère concernant les chances de nos capés en terre angolaise. Une réponse qui va certainement démoraliser les millions de supporters des Verts qui ne rêvent que d’une chose : voir l’Algérie en sa qualité de mondialiste déstabiliser la hiérarchie africaine et pourquoi pas terminer cette CAN sur le podium. Mais à bien décortiquer les déclarations de l’entraîneur national, on comprend vite que cette coupe d’Afrique des Nations tombe au mauvais moment pour son équipe et son staff technique également. “Nous sommes très fatigués. Cette CAN arrive dans un mauvais moment et cela à tous les niveaux. D’abord concernant les joueurs, ces derniers sont vraiment saturés et cette compétition qui se jouera dans des conditions climatiques infernales va les destabiliser davantage. Moi aussi je suis fatigué. Les séquelles de toutes les péripéties vécues durant les éliminatoires sont encore là et je dirai même que cette CAN va nous faire souffrir encore davantage”, confie Rabah Saâdane d’un air dépité. A bien écouter le patron des Verts, l’Algérie ira en Angola dans la peau d’un figurant face à des adversaires qui sont, aux yeux du sélectionneur national, plus forts à tous les niveaux. N’avons-nous pas entendu Rabah Saâdane lors de sa dernière conférence de presse dire ouvertement que l’Algérie qui figure dans le groupe A durant cette CAN, n’a pas grand-chose à espérer face au Mali, à l’Angola et même au Malawi ? Mais ce jour-là, Rabah Saâdane, tout en louant les qualités des adversaires des Verts, a tout de même laissé entrevoir une lueur d’espoir en déclarant que son équipe peut se qualifier au second tour. Mais hier, Rabah Saâdane a revu à la baisse les prétentions des Verts pour ne pas dire réduit complètement à néant leurs chances en disant ouvertement qu’il ne faudra pas s’attendre à quelque chose. Rabah Saâdane a conforté ses dires par le manque de temps afin de préparer cette compétition, lui qui n’aura qu’une dizaine de jours devant lui pour préparer ses troupes durant le stage de Toulon. Un stage qui servira aux camarades de Ziani de travailler quelques aspects liés à la tactique et à la cohésion du groupe. Mais la question qui mérite d’être posée est de savoir si la programmation d’un stage en terre française où les conditions climatiques contrastent ouvertement avec celles sévissant en Angola est judicieuse. D’ailleurs, Rabah Saâdane, n’a pas hésité à déclarer hier que le déroulement de la CAN en terre angolaise n’arrange pas les affaires de ses joueurs dont la majorité évolue en Europe. “En Angola, il faudra s’attendre à beaucoup de difficultés sur le plan climatique. La chaleur et l’humidité vont beaucoup déranger nos joueurs qui ne sont pas habitués à évoluer dans de telles conditions climatiques, voilà un autre paramètre qu’il ne faudra pas négliger”, avertit Rabah Saâdane qui avait pourtant fixé lui-même le lieu de stage des Verts en France, alors que plusieurs observateurs avaient suggéré au coach national d’opter pour un lieu similaire aux conditions de la CAN. C’est l’avis par exemple de l’ex-star des Verts Rabah Madjer invité hier de la Chaîne II. “A la place de M. Saâdane j’aurais opté pour un stage dans un pays proche de l’Angola. Comme ça, les joueurs auront le temps de s’acclimater des conditions de cette CAN. J’aurais également programmé au moins un match amical et de préférence avec une sélection africaine anglophone afin de permettre aux joueurs de se familiariser avec le jeu de nos adversaires.” Mais comme il ne cesse de le répéter, Rabah Saâdane reste le premier responsable de la sélection et s’il n’a pas opté pour des matchs amicaux contrairement à toutes les autres équipes qualifiées à la CAN, c’est que le cheikh a ses raisons. Le plus important pour nous est que sa dernière sortie n’est qu’une manière d’évacuer la pression sur les épaules de ses joueurs.
A. C