Fidèles à leurs principes légués par leurs aïeuls, “Iwaquren”, comme à l’accoutumée, ont fêté à leur manière la fête de l’Achoura. 56 bovins et 12 ovins ont été sacrifiés à cette occasion. Pour ce faire, quelques jours, voire quelques semaines avant cette fête, Tajmait a mis sur pied un comité chargé de la préparation de cet évènement. De prime abord, ledit comité a entamé sa mission, collant affiches sollicitant les âmes charitables pour d’éventuelles contributions. Des chefs d’entreprises aux modestes salariés, les citoyens ont contribué de manière efficace à la réussite de ce rendez-vous. Vendredi dernier, le comité du village a donné le coup d’envoi de l’abattage des bêtes réceptionnées. Au lendemain, soit le jour de l’Achoura, les citoyens se sont mobilisés, chacun de son côté, pour couper, trier et mettre des parts de viande en fonction du nombre d’habitants du village. Ce dernier, qui contient 12 000 âmes, fera bénéficier à cette occasion tous ses enfants, sans exception aucune, d’une part de viande. A ce propos, Da Mohand, rencontré sur les lieux, nous apprend que : «Même si un de nos concitoyens réside à l’étranger, il aura aujourd’hui sa part qui sera récupérée par un de ses proches».
A propos du montant de la part appelée «Taxxamt», notre interlocuteur déclare : «Timecret pour nous, ne se fait pas par des cotisations calculées et la fixation du prix. Aujourd’hui, tout le monde a le droit de manger de la viande sans pour autant verser un sou.» Notre interlocuteur nous apprend également qu’une circoncision collective au profit de six enfants est au menu de cette manifestation. Pour ces derniers, leur prise en charge vestimentaire, alimentaire et médicale est assurée par le comité du village. De son côté, Lhadj M’hend, un autre membre du comité nous a fait visiter un local garni de tous les produits alimentaires. «Tout cela vient des contributions des citoyens et autres commerçants.» nous dit-il.
De l’huile de table jusqu’à la semoule en passant par les produits de première nécessité, cette «marchandise» sera distribuée aux démunis du village. Au niveau des lieux où se prépare “Timechret”, l’atmosphère est sereine. C’est une ambiance de fête que vit le village bercé avec une musique à hauts décibels résonnant les chansons de Slimane Azem et Aït Menguellet.
C’est sous le slogan «Pour pérenniser cette tradition ancestrale» que les citoyens de Raffour ont célébré la fête de l’Achoura.
M. Smaïl