“Les élus locaux sont marginalisés !”

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La Dépêche de Kabylie : Premièrement, quelle évaluation faites-vous des projets octroyés à votre commune ?

Hocine Souam : Le programme d’équipement pour le développement et l’amélioration des conditions de vie des citoyens de la commune de Tizi-n’Tleta totalise à l’exercice 2009 : 39 opérations dont 19 opérations sont achevées et clôturées.

D’autres opérations du secteur des travaux publics et hydraulique sont sur la voie d’achèvement. Par contre, le secteur de l’habitat et de la construction, le plus touché par la crise malgré nos efforts pour achever l’ensemble des opérations inscrites dans ce domaine, est ralenti par un certain nombre de contraintes dues essentiellement à l’indisponibilité des matériaux de construction et aux fluctuations de leurs prix.

Les PCD arrivent-ils à satisfaire les besoins exprimés par la population ?

La bagatelle de deux milliards et demie de centimes pour l’année 2009 est destinée beaucoup plus à relever le défi des projets d’urgence, mais jamais pour couvrir nos besoins en matière de développement et répondre aux attentes des citoyens.

A chaque visite effectuée dans un village de la commune, la population se plaint de tous les désagréments causés par les eaux usées, l’absence de l’éclairage public, les routes défoncées, les chutes de tension, l’inexistence d’aires de jeux…

Les nombreuses promesses faites aux citoyens demeurent en instance d’exécution et nous appelons toujours les autorités de wilaya à augmenter le montant alloué dans le cadre du programme PCD.

Je dénonce ainsi le mutisme de la direction de l’éducation pour l’amélioration des conditions adéquates quant à la bonne scolarisation de nos élèves.

Nos écoles se trouvent dans un état déplorable. Il faut des moyens financiers importants pour améliorer le cadre de vie des écoliers qui se heurtent à de nombreux problèmes dans leur scolarité. Les établissements scolaires primaires vivent un état de délabrement avancé. Nos écoliers méritent de meilleures conditions de travail car ils seornt les cadre de demain et donc, le plus précieux patrimoine du pays.

Ces établissements tournent en majorité avec un effectif réduit d’agent d’entretien et surtout d’inexistence de gardiens.

La situation d’insécurité que vivent les établissements scolaires primaires ces derniers mois nous interpelle quant à l’absence totale de gardiens et même des services de sécurité à travers notre commune..

Plusieurs effractions ont été commises, alors qu’aucun établissement sur le territoire de la commune n’est épargné par ce phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

Aujourd’hui, l’insécurité a atteint son paroxysme. alors que la population de la commune de Tizi n’Tleta vit dans la peur. Cette situation n’a pas pour autant amené les autorités chargées de la sécurité à réagir, ne serait-ce qu’en simulant une présence symbolique des services au niveau des villages et aux alentours des établissements scolaires

Comment expliquez-vous le retard dans l’achèvement de certains projets ?

L’ampleur des retards surtout en matière d’approvisionnement en matériaux de construction a rendu la tâche difficile, notamment les surcoûts de réalisation de plus en plus aléatoires et qui pénalisent l’achèvement des travaux, privant la commune d’infrastructures nécessaires à l’évolution de la société.

A titre d’exemple les deux villages Tassoukit et Aït El Hadj Ali qui souffrent du manque d’infrastructure pour l’épanouissement des jeunes attendent depuis belle lurette la réception du foyer de jeunes.

Aussi les unités de soins au nombre de 3 réparties sur 12 villages de 15 300 résidants tournent avec un effectif réduit (un seul infirmier).

Hormis celle située au chef-lieu (centre de santé) qui a bénéficié d’un organigramme jugé suffisant, – et l’on comprend pourquoi, car une inspection de haut niveau ciblerait cette unité –, le reste est superbement ignoré et fonctionne avec un seul agent paramédical appelé à faire face à un programme d’activités qui dépasse de loin les capacités d’un seul infirmier pour assurer une couverture médicale qui comprend entre autres les consultations médicales, la vaccination, la santé scolaire et la prévention, en général.

Que peut faire un seul infirmier quand il se trouve dans de telles situations d’ailleurs assez fréquentes et qui demandent la mobilisation de toute une équipe médicale en urgence et au grand complet avec comme seul équipement une petite trousse de secours ? Que peut faire un seul infirmier qui ne dispose même pas d’un téléphone fixe pour demander de l’aide ?

A noter que ces trois salles de soins qui ne peuvent être qualifiées que de simples salles de secours font face à une population estimée à 15 300 âmes.

Une population parmi laquelle évoluent toutes les maladies du siècle telles que le diabète, l’hypertension, le stress et l’angoisse avec leur lots de séquelles et d’effets secondaires.

Quel regard portez-vous sur les entreprises au niveau de la wilaya ?

Il n’y a pas si longtemps, des entreprises à travers la wilaya de Tizi-Ouzou en l’occurrence la Zone Sud telle que Sogetro, Sogetrars, Sostrasto qui faisaient naguère la fierté de la Zone Sud de la wilaya de Tizi-Ouzou ne répondent plus aux exigences actuelles. Pourtant, ces entreprises qui emploient un nombre important de travailleurs saisonniers réalisaient leurs programmes dans des conjonctures tout aussi difficiles.

L’ampleur des retards surtout en matière d’approvisionnement en matériaux de construction pénalise Tizi-Ouzou zone sud en la privant d’infrastructures nécessaires à l’évolution de la société.

Faut-il donner plus de prérogative aux APC dans la gestion des projets sectoriels ?

Les autorités de wilaya ont rassuré la population sur un important programme de développement dont l’enveloppe budgétaire est colossale, arrêté par l’ensemble des directions exécutives de wilaya. Elle toucherait les zones rurales et l’intégralité des 67 communes de la wilaya de Tizi-Ouzou.

On parle depuis des années de plusieurs programmes qui tardent à voir le jour. La gestion des systèmes montagneux a été mise à mal par les conditions générales de vie du monde rural où les populations ont subi une grave paupérisation ayant conduit une partie de celle-ci à un exode massif vers la ville.

Avec un effectif d’agent de suivi des travaux au niveau des services des directions de wilaya et de daïra, le programme tracé par les autorités de wilaya ne se réalisera pas de sitôt. Je ne pense pas que ce programme peut être mené à terme dans les délais si les élus demeurent toujours marginalisés pour la préparation et le suivi du programme sectoriel de développement.

Quel est votre prochain plan d’action ?

Je me sens un besoin vital de mettre à contribution tous les moyens de la commune pour que les 12 villages qui la constituent puissent au moins être correctement servis pour l’amélioration de leurs conditions de vie dans tous les domaines. Aussi, pour peu que les autorités de wilaya accpetent nos déléances et augmentent la subvention du programmes PCD et FCCL.

La priorité et l’urgence de l’heure sont de tout faire pour que les 15 300 habitants de ma commune aient accès à toutes les commodité vitale à savoir, (eau, électricité, route, assainissement…)

Les autorités de wilaya doivent apprécier l’immensité de la commune et son relief escarpé et lui accorder des budgets pour lesquels le coût de revient spécifique de cette région est pris en considération.

Aussi nos écoles se trouvent dans un état déplorable. Il faut des moyens financiers importants pour améliorer le cadre de vie des écoliers. Aussi j’insiste sur l’ouverture de la cantine scolaire du CEM base 4 d’Ait Abdelmoumène et la construction d’une cantine à l’école primaire de Tassoukit.

Entretien réalisé Omar Zeghni

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