Quatre ans et demi après son assassinat, le dossier de Massinissa Guermah vient d’être rouvert par un tribunal civil. Le père de la victime, Khaled Guermah, est en effet convoqué pour demain par le procureur général près le tribunal de Tizi Ouzou, avons-nous appris, hier, de source proche du Mouvement citoyen des archs. La condamnation des gendarmes qui se sont rendus coupables d’assassinats est considérée comme l’une des revendications essentielles du Mouvement citoyen et de la plate-forme d’El Kseur. Seuls 25 gendarmes ont été jugés et par un tribunal militaire jusqu’à présent sans que les verdicts ne soient rendus publics. L’assassin présumé de Massinissa Guermah a été jugé par le tribunal militaire de Blida à deux ans de prison, donc relâché. La famille du premier martyr et du catalyseur des événements du Printemps noir de Kabylie a revendiqué la réouverture du procès, soutenue dans ce combat par les autres familles de victimes et les délégués du Mouvement citoyen. La chose n’a pas été possible jusqu’à présent du fait de l’entêtement des autorités à ne reconnaître qu’un nombre limité d’agents du corps de la gendarmerie suspectés d’être derrière l’assassinat des 126 victimes du Printemps noir. Ce que l’autre partie a tout bonnement refusé en exigeant le jugement de ces derniers par les tribunaux civils. La promesse a été faite par Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, de répondre à cette requête lors des discussions qui se poursuivent toujours autour de la mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur. Chose faite donc par cette réouverture du dossier qui ne manquera certainement pas de révéler beaucoup de non-dits sur une affaire qui a tenu tout le pays en haleine durant plus de quatre ans.
Ali B.