Après les personnels hospitaliers, c’est au tour des femmes enceintes d’être invitées depuis hier à se faire vacciner contre la grippe A. Hélas, au niveau de toute la wilaya, il n’y a eu, jusqu’en début d’après-midi, très peu de vaccination pour cette catégorie. Aucun vaccin n’a été prodigué, dans la matinée, que ce soit au chef-lieu de wilaya ou dans les structures du littoral Est. Au premier jour prévu pour la vaccination des femmes enceintes contre la grippe A/H1N1, l’afflux était nul au niveau des centres réservés pour la vaccination notamment dans la ville de Béjaïa où le personnel soignant attend désespérément que ces femmes se manifestent. Une virée dans deux grands centres de vaccination, à savoir les polycliniques de Sidi Ahmed et Ihaddaden nous a fait constater que jusque vers midi, aucun vaccin n’a été injecté et les femmes qui se sont présentées pour une consultation de routine refusent de se faire vacciner contre la grippe A, nous dira une des sages-femmes en poste. La confirmation nous a été donnée par deux femmes enceintes, rencontrées dans l’un des centres. “Nous refusons ce vaccin à cause de ses effets secondaires dont on parle. D’ailleurs une de mes connaissances française m’a conseillée de ne pas me vacciner”, dira l’une d’elles. Le docteur Azibi, directeur de l’EPSP d’Ihaddaden, parlera de 8 000 doses reçues pour la vaccination des femmes enceintes en attendant l’arrivée de 17 600 autres la semaine prochaine pour cette même catégorie.
D’ailleurs, il ajoutera que même celles qui sont suivies chez les gynécologues privés seront convoquées. Selon une source hospitalière, les malades chroniques seront vaccinés par la suite et les corps constitués viendront en dernier. La même source nous informera que pour les autres citoyens, le Tamiflu est disponible dans toutes les officines de la wilaya de Béjaïa depuis hier. Bien avant les femmes enceintes dont l’attitude est pour ainsi dire conséquemment attendue, la plupart des médecins et infirmiers avaient refusé de se faire vacciner.
Débutée le dernier jour du mois de décembre, la campagne de vaccination contre la grippe A du personnel du secteur de la santé, y compris les privés, n’a touché, après une semaine, qu’une vingtaine de personnes sur les 400 ciblées au niveau de l’EPSP et de l’EHS d’Aokas. Priorisés, les agents des secteurs public et privé de la santé ont refusé, dans leur majorité, de se faire vacciner. Le service de prévention de l’établissement public de soins de proximité (EPSP) d’Aokas qui prend en charge, outre les agents privés, ceux des polycliniques d’Aokas. Tizi N’berber, Melbou, Souk El Tenine et Tichy, n’a enregistré qu’une vingtaine d’agents vaccinés dont deux du secteur privé sur près de 300 constituant l’effectif global concerné. “J’ai des appréhensions quant à ce vaccin d’autant plus qu’on ne connaît pas ses constituants et adjuvants notamment et surtout suite au décès du médecin spécialiste du CHU de Sétif que l’on pourrait, de prime d’abord, attribuer, jusqu’à preuve du contraire, à ce vaccin”, dira un infirmier rencontré à la polyclinique d’Aokas. Au niveau de l’établissement hospitalier de soins (EHS) d’Aokas, l’hôpital en l’occurrence, il n’y a eu, au bout d’une semaine de campagne, aucun agent vacciné alors que son effectif est de 127 éléments. Apparemment c’est tout le personnel qui appréhende cette vaccination.
Lamia O. / A. Gana
