La RN 30 est désormais définitivement ouverte en permanence à la circulation via Tizi n’Koulal et cela, grâce aux travaux de modernisation menés tambour battant sur la 3eme tranche entre le village Imesdhourar et le col de Tizi n’Kouilal, cette route qui constitue une voie d’accès hautement stratégique sur le volet économique pour deux daïras, Ouacifs sur le flanc nord du Djurdjura, pour le wilaya de Tizi Ouzou et M’chedallah sur le flanc sud dans la wilaya de Bouira. Après avoir été impraticable durant la moitié de l’année, soit du début octobre jusqu’à la fin mars, en raison de la neige et des éboulements et cela, depuis son aménagement par les Turcs dans les années 60, qui ont tracé une piste équestre et pédestre, les Français l’ont rendue ensuite carrossable vers 1920, en utilisant des prisonniers marocains déportés vers l’Algérie durant la légendaire insurrection du Rif de vaillants combattants berbères du Rif marocain dénommés à l’époque par le colonialisme français “forçats ou bagnards” condamnés aux travaux forcés.
Des personnes âgées des villages d’Imesdhourar et d’Ath Illitène racontent que la plupart de ces prisonniers étaient morts sur cette route. En 2007, les autorités locales ont décidé de moderniser ce tronçon de la RN 30 sur 27 km, soit du chef-lieu de la daïra de M’chedallah jusqu’au col de Tizi n’Kouilal, la wilaya de Tizi Ouzou ayant déjà réalisé une partie de cette route sur son territoire. L’importance que revêt cette route pour ces deux régions a fait que la population a suivi pas à pas l’avancement des travaux depuis le lancement du projet, une population qui nous a harcelé pour dénoncer toute défaillance ou ralentissement des travaux constatés pour ainsi informer qui de droit. Le mérite revient à l’actuel wali,qui a fait de ce projet un point de fixation qui a accusé un énorme retard par rapport aux délais d’exécution bien que la 3e tranche n’est qu’au stade d’élargissement et de revêtement de la première couche de bitume les travaux effectués ont permis l’ouverture définitive et permanente, malgré de nombreuses chutes de neige et de pluies torrentielles, le trafic routier n’a jamais été interrompu, c’est le premier hiver depuis un peu plus de 5 siècles que ce tronçon de Tizi n’Kouilal est resté ouvert à la circulation automobile et même aux piétons en hiver.
L’état actuel de la RN30 ajouté au net recul du terrorisme promet sur un autre volet, un rush des estivants dés la fin de l’hiver reste à souhaiter si les pouvoirs publics, à leur tête le wali, M. Bouguerra avec lequel tous les espoirs sont permis, prennent en considération l’attirance et la fascination qu’exerce ce sommet du col de Tizi n’Kouilal sur les populations autochtones qui s’y rendent comme pour un pèlerinage dès que les conditions atmosphériques le permettent ainsi que les milliers d’estivants qui affluent de toutes parts du territoire national, ainsi que les touristes étrangers, donc le souhait de tout un chacun est de voir la réalisation de quelques aménagements tel que les abris, des bancs car dans d’autres pays, un tel endroit avec son altitude dominante serait doté de longues vues et périscopes sur piédestal pour permettre aux visiteurs de savourer des moments de bonheur, en admirant de près les deux flancs du majestueux Djurdjura dont les habitants ont depuis l’indépendance, fait objet d’un traitement politique qui les a empêchés de se rencontrer en maintenant cette voie de communication (RN 30) à l’état de sentier de chèvres, ces régions réputées toutes deux frondeuses.
Oulaid Soualah
