La fête des uns et des autres

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Yennayer, c’est aujourd’hui, et les festivités pour accueillir le Nouvel An berbère 2960 ont démarré depuis plusieurs jours. Celles-ci battent leur plein. Au-delà de ces manifestations qui, du reste, enflamment la Kabylie, par ces temps froids, en lui offrant un cachet de fête, cette date constitue un événement que le commun des Kabyles ne peut occulter. Toutes les familles de la région gardent intacte la tradition héritée de génération en génération, qui veut qu’un dîner spécial soit servi à l’occasion. Imensi n’yennayer constitué généralement d’un bon couscous et de la viande de poulet sacrifié en la circonstance est souvent au rendez-vous que ce soit à Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Aïn El Hammam, Azazga, Ouaguenoun, Akbou, Amizour… Il s’agit là d’un us qu’on ne doit pas oublier. Cela même si la situation sociale de ces derniers temps embrasée par la cherté de la vie et la faiblesse du pouvoir d’achat, ne permet pas à tout le monde de se permettre ce plat tout simplement royal pour les uns. Ce n’est donc pas l’ensemble des familles qui peuvent s’offrir “cette folie”, mais des efforts sont consentis pour que le rite soit respecté. “J’avoue qu’il m’est difficile de faire l’impasse sur cette tradition, on a l’habitude de célébrer Yennayer avec ce dîner notamment, c’est pour ça qu’on doit faire des sacrifices afin de se l’offrir”, nous dira un père de famille. Il faut dire que le prix du poulet s’est envolé en Kabylie notamment depuis le début de cette semaine, il est affiché à 200 DA le kilogramme, on parle ici, du poulet vivant. Faut-il rappeler que la tradition veut qu’on l’égorge chez soi, cette volaille qu’on offre pour le dîner, les plus malins, que le poids des années a forgés ont acheté leur poulet avant de connaître cette flambée du reste prévisible en pareille occasion. “J’ai acheté mon poulet, il y a plus d’une semaine, je savais que son prix va augmenter inévitablement”, explique un chef de famille. Il faut dire que celui-ci a bien vu la chose puisque son initiative lui a permis d’économiser quelques dizaines de dinars qu’il utilisera pour l’achat d’autres ingrédients nécessaires pour la préparation d’imensi n’yennayer. Celui-ci est servi, la veille du premier jour de l’an. C’est dans la soirée d’hier que les familles des différentes couches sociales devaient déguster chaleureusement leur diner “spécial” en se souhaitant mutuellement assegwas ameggaz 2960.

M. O. B.

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