Ambitions et contraintes

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Dans la wilaya de Béjaïa, des milliers de jeunes diplômés peinent à trouver un poste d’emploi. L’offre n’arrive plus à suivre la demande. Le marché de l’emploi est-il saturé ? Les mécanismes mis en place pour résorber le chômage sont-ils obsolètes ? Autant de questions que se posent les jeunes, notamment les diplômés des universités et autres instituts spécialisés. Et, du coup, chacun y va de sa propre interprétation pour expliquer une situation pour le moins asphyxiante. Etant le principal pourvoyeur de postes d’emploi, l’administration ambitionne d’en créer des milliers durant les quatre prochaines années. Pour ce faire, pas moins d’un demi-millier d’actions ont été d’ores et déjà retenues dans le plan quinquennal 2010/2014. Ainsi, des chantiers d’envergure attendent d’être lancés dans les différents secteurs. Et comme effet d’entraînement, ce seront des milliers de jeunes qui seront recrutés. Aussi, la mise en œuvre imminente du plan spécial de relance économique annoncé par le président de la République constitue, à n’en pas douter, une opportunité pour les jeunes de passer enfin à la vie active. D’autres opportunités s’offrent aussi aux jeunes chômeurs de la wilaya de Béjaïa. Dans ce contexte, le programme présidentiel portant construction de cent locaux commerciaux dans chaque commune a permis à des centaines de jeunes de matérialiser leurs projets en créant de petites entreprises de production. D’ailleurs, ceux-là ont été invités à prendre part au salon professionnel des PMI/PME qui s’est ouvert dimanche dernier, au niveau de la grande surface du lac, au chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Cette manifestation économique de haute facture qu’organise la chambre de commerce et d’industrie de la Soummam permet aux jeunes chômeurs diplômés de prendre connaissance des différents mécanismes existants pour la création d’une petite et moyenne entreprise. Même si les efforts consentis par les pouvoirs publics pour réduire le taux de chômage sont à tous points de vue appréciables, il reste cependant que des milliers de jeunes font le pied de grue en ruminant un seul espoir : être embauché ! Des requêtes de jeunes chômeurs s’estimant victimes de discrimination parviennent en cascade à notre rédaction. Ainsi, des jeunes des communes de Taourirt Ighil, Sidi Ayed, Boukhelifa et bien d’autres localités accusent ouvertement leurs édiles d’avoir trié sur le volet les bénéficiaires des postes d’emploi pourvus par ces municipalités. D’autres demandeurs d’emploi soulignent qu’ils méconnaissent jusqu’à maintenant les “dessous” des placements au niveau de l’Agence nationale d’emploi de Béjaïa. Pour eux, la classification des dossiers n’obéirait à aucun critère, sinon au bon vouloir des organismes employeurs. Même les clauses des contrats passés avec de jeunes recrues sont systématiquement violées par les employeurs. Autant de griefs retenus à l’encontre de cet organisme. Les jeunes chômeurs jettent désormais leur dévolue sur la seule agence privée de placement des travailleurs. Cette agence est censée combler les lacunes qu’accuse l’Anem. Une chance supplémentaire offerte aux jeunes demandeurs d’emploi pour qu’ils parviennent à trouver un poste de travail.

Dalil S.

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