Exaspérés par la lenteur et le laxisme mis pour l’amélioration des conditions de scolarisation et les promesses non tenues par les autorités locales et ne voyant rien venir, après plusieurs agitations houleuses, les lycéens de Zouzamène ont décidé de radicaliser leur mouvement de protestation en déclenchant, ce lundi, une grève générale et l’arrêt total des cours, seul moyen disent-ils, pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’état lamentable de cet établissement, qui enregistre des dégradations accentuées à tous les niveaux et que nous avions pu constater de visu le jour même, du déclenchement de la grève. En effet, ce lycée qui a ouvert ses portes en 1991, présente une piètre image dès les premiers abords avec des façades délavées, comportant des signes d’usure. Une fois le hall franchi, c’est ensuite une cour à moitié aménagée, ou plus exactement, rafistolée en raison d’un incroyable bâclage de la partie recouverte récemment en carreaux de granito qui nous accueille avec des malfaçons faites de fissures.
L’autre partie non aménagée est beaucoup plus hideuse, de plus, elle reçoit d’importantes infiltrations d’eau qui arrivent par un couloir situé entre le mur d’enceinte du lycée et le mur de clôture de deux blocs d’habitations mitoyennes sur le côté supérieur. Ce couloir forme une authentique “correction torrentielle” qui canalise l’eau de pluie et l’oriente directement sur le mur du lycée qui risque de s’effondrer à tout moment ; les infiltrations sont en grande partie à l’origine de la dégradation de cette infrastructure à laquelle, vient s’ajouter celle de l’étanchéité. Sur place, nous apprenons que le regard du réseau d’assainissement est réalisé à… l’intérieur des cuisines et que des odeurs nauséabondes montent de cet ouvrage à chaque fois que le réseau se bouche, ce qui arrive fréquemment d’après des témoignages recueillis sur les lieux. Sur un autre volet, on nous informe que la literie de l’internat de 35 lits, n’a jamais été renouvelée depuis sa mise en service.
Ce lycée de 700 places pédagogiques réparties sur 17 divisions dont 07 classes de terminales, évoluent dans un environnement fait de pollution et de multiples nuisances, tel que la proximité du marché hebdomadaire ; des enseignants affirment qu’il est pratiquement impossible de donner des leçons les lundi et mardi, à cause des sonorités provenant de ce marché, à partir des dizaines de mégaphones des vendeurs à la criée auxquels viennent se greffer des odeurs des fruits et légumes pourris ainsi que celle du marché à bestiaux à 60 m à peine des fenêtres des classes. En dehors des jours de marché, les stands sont utilisés par les auto-écoles pour les leçons de leurs candidats. Ce lycée comptabilise aussi d’autres manques et insuffisances qui se répercutent négativement sur son rendement, telle que la salle de gymnase qui n’est ni réceptionnée, ni encore équipée. Cet état de fait serait à l’origine de ce débrayage initié par les élèves car “c’est toujours en plein air que se pratiquent les séances d’éducation physique”. Hier matin, les élèves ont toutefois, rejoint les bancs de leurs salles de classes après avoir reçu des garanties pour que le gymnase soit ouvert dans les plus brefs délais.
Pour boucler la boucle, “on” n’a pas trouvé mieux que de grignoter sur l’effectif de l’équipe d’entretien pour renforcer celle du nouveau lycée de Thaourirth (Ath Mansour), créant ainsi, un vide dans ce corps qui parions-le n’est pas près d’être comblé ; comme quoi, le bâclage n’est pas seulement dans la réalisation de l’infrastructure.
Le recrutement est-il étranglé à ce point dans ce secteur ?
Oulaid Soualah
