A rappeler que cette entreprise a été récemment secouée par un débrayage de 9 jours qui a paralysé les quatre grandes unités de ladite entreprise. “Je déplore la durée de l’arrêt de travail, ainsi que la manière dans laquelle s’est déroulé le débrayage, bien que notre direction générale ait appelé à une concertation générale entre l’administration et les représentants des employés, mais notre appel n’a pas trouvé d’écho chez les travailleurs.” Et d’ajouter : “Les choses se sont arrangées après 9 jours de débrayage qui s’est déroulé dans le calme, et sans aucun dépassement notamment au niveau du site Rouïba, mais je vous assure que ce retard qui fut engendré par cette grève sera récupéré incessamment, et il y aura une éventuelle évolution salariale”, souligne-t-il. Il convient de savoir que, lors de ce débrayage, des milliers de travailleurs de la SNVI ont dénoncé l’accord signé entre le gouvernement, le patronat et l’UGTA (la tripartite), notamment les deux points se rapportant à la revalorisation du SNMG, qui ne touchera pratiquement qu’une infime partie des travailleurs. Dans le même sillage, ils ont déversé leur colère contre l’érosion intolérable du pouvoir d’achat de la grande masse des travailleurs. Un problème récurrent qui a déjà secoué à maintes fois l’entreprise, a reconnu l’invité de la Chaîne III qui appelle en outre à une rémunération des travailleurs selon leur travail. Il est à souligner que l’Etat a injecté 60 millions de dinars, pour éponger les déficits financiers, afin de préserver des milliers de postes d’emploi au niveau de cette entreprise, sachant que cette dernière n’a bénéficié d’aucune aide depuis plus de dix ans. “Le développement du tissu industriel est le cheval de bataille de notre entreprise. Pour cela on a paraphé en décembre dernier un contrat de partenariat dans ce domaine avec un groupe français, un partenariat qui nous permettra d’améliorer nos produits, qui sont aujourd’hui l’objet d’une concurrence féroce”, révèle-t-il. Interrogé sur la qualité de ses produits et leur conformité aux normes internationales, M. Chahboub dira qu’ils sont conformes aux normes européennes, notamment les autobus. D’autre part, les commandes de ladite entreprise sont prises en charge, notamment celles émanant du secteur public, à leur tête le ministère de la Défense, et la Société du transport urbain ETUSA, qui a commandé récemment 200 bus. “Devant la forte demande qui a émané de plusieurs secteurs, nous avons choisi d’opter pour le secteur public, notamment les institutions de l’Etat”, divulgue-t-il. Et d’ajouter : “Pour préparer l’avenir, la SNVI doit s’ouvrir au marché international, tout en décrochant des partenariats avec des constructeurs automobiles de renom”, plaide-t-il. Enfin, interrogé sur la date prévue pour la fabrication de la première voiture algérienne, M. Chahboub estime que son entreprise ne dispose pas des moyens nécessaires pour concevoir un véhicule compétitif. “Des négociations sont en cours avec des constructeurs étrangers, pour qu’ils puissent s’installer chez nous afin de bénéficier de leur savoir-faire, c’est l’approche la plus rationnelle pour la construction d’un véhicule’’, a-t-il conclu.
Y. Maouchi
