Le chômage alimente le commerce informel

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Le commerce informel, une activité illégale interdite aussi bien à Lakhdaria qu’ailleurs, s’étend comme une toile d’araignée tissée sur les murs, malgré une volonté de l’éradiquer, ou tout au moins ralentir sa progression.

Car pour mettre fin à ce fléau social s’affichant chaque jour avec beaucoup plus de netteté dans les rues de Lakhdaria et en zones rurales, il faudrait que l’ANEM, les agences chargées de l’application des dispositifs mis en place par l’Etat et les secteurs étatiques et publics, soient moins “avares” en matière d’offres de travail. Sinon, plus on temporise, plus on fait appel au système débrouillardise du côté des sans emplois, lesquels dès que l’idée de se prendre en charge mûrie, portent leur choix pour l’exercice d’un “job provisoire” sur les avenues les plus affluantes, où il est fréquent de les voir réaliser des fins de mois supérieures ou égales au Smig et pour la raison bien tactique aussi, dit un jeune de Lakhdaria “que la présence des foules permet des esquives à temps et sans risque de confiscations”. Mais, on ne réussit pas à tous les coups dans ce jeu de “cache-cache”, pour preuve lorsqu’on a prié, les vendeurs de produits agricoles installés près du stade communal, d’évacuer ce lieu pour un espace mieux ordonné dans l’ex-Souk el fellah, l’ensemble a certes respecté la décision, sauf que, évoque mon interlocuteur, “quelques-uns ont donné du fil à retordre mais ont été rappelés à l’ordre plus tard”. Sur la sortie ouest de Lakhdaria, devant le portail d’entrée du marché couvert de Djenina, où commercialisent légalement des détaillants, toutes sortes de fruits et légumes ainsi que plusieurs variétés de viandes, l’environnement immédiat n’est pas épargné par une présence en force de vendeurs illégaux, un squat non autorisé, souligne le jeune résidant : “Où ceux exposant dehors raflent toute la clientèle venant s’approvisionner au marché”. Signifiant que les occupants des carrés intérieurs, respectueux de la réglementation et honorant toutes les impositions adressées à leur encontre à chaque fin d’exercice, doivent toujours attendre que ceux installés à l’extérieur liquident leurs marchandises pour qu’ils puissent enfin recevoir quelques clients. Sur le prolongement de cette même rue, plus exactement à Krichiche, l’agglomération urbaine la plus peuplée de Lakhdaria, ce phénomène social dit administrativement commerce informel est concentré sur l’axe regroupant de nombreux HLM, les établissements scolaires et l’arrêt desservant toutes les localités rurales de la daïra.

Un flux humain dont profitent beaucoup plus les sans registre du commerce stationnés parfois juste aux portes des magasins qui, de ce fait, note la personne, “se voient non seulement privés du lieu de stationnement, mais ne disposent plus d’une bonne moitié du trottoir faisant face aux magasins”.

A. Chérif

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