Retrouvailles. Les membres du plus célèbre groupe de la chanson engagée durant les années 80 signent leur retour sur la scène artistique, après une absence de plusieurs années, par la sortie de leur nouvel album intitulé “Chkoun fina ms’oul ?’’ Prévu pour ces jours-ci. Ce groupe, à vrai dire mythique, a été crée en 1979 à l’université de Ben Aknoun par une clique de progressistes, s’est éclipsé depuis 2003 après avoir imposé son genre par braver les interdits et défendre les causes justes, alors à l’époque du parti unique.
Dans son répertoire de chansons à texte et engagées, le groupe Debza a enregistré uniquement deux albums. Le premier intitulé “L’hamla” a vu le jour en 1986 et le second “La Koul” est sorti en 89 pour attendre la fin d’une longue traversée du désert pour que ce groupe refait son apparition avec ce nouveau produit.
Travaillant sous l’œil attentif du feu Kateb Yacine, Debza a fait de l’auteur de Nedjma, son père spirituel jusqu’à former une troupe théâtrale parmi les nombreux membres de ce groupe connus aussi comme militants de la cause identitaires et des droits de l’homme, à l’image des regrettés Mustapha Bacha, Redouane Osman et autres Bensédira, Bounab (titif), Amara Benyounes, Rabah Belaouane, Omar Zeggane, meziane Ourad, Malek Kara, Youcef Ait Ouchelouch, Merzouk Hamiane, Hassan Ferat, Tahar Moussaoui et d’autres.
En somme, Debza était un cadre d’expression plurielle et une entité artistique politiquement engagée, avec une touche d’expression particulière, celle de chanter dans les langues parlées d’Algérie, en arabe et en tamazight.
Le célèbre vocaliste du groupe, en l’occurrence Said Hayoun, connu sous le nom de Said Amazigh annonce que la reprise a eu lieu avec le retour de plusieurs membres du groupe dont Mohand Tahir, Rachid Djellouli et Rachid Talbi et que leur dernier album est fin prêt pour sortir dans les bacs. Neuf chansons constituent ce succès, avec deux en Kabyles et le reste en arabe populaire, toutes imprégnées dans une mélodie propre au groupe Debza, tantôt avec des airs Chaabi et éditées par la maison Izem de Tizi Ouzou.
Debza reviendra cette semaine pour permettre à la main de la troupe de retrouver ses doigts pour nous replonger en pleine épopée des années 80. Une forte nostalgie pour certains.
Nadir Touati
