Les hospitalo-universitaires dénoncent l’attitude de leur tutelle

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Le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière revient sur le principe de l’activité complémentaire. Cela fait un mois que la tutelle a élaboré une circulaire ministérielle sur l’activité complémentaire, interdisant aux chefs de service et chefs d’unité d’exercer dans le secteur privé. L’activité complémentaire est donc devenue incompatible avec la chefferie de service ou d’unité, c’est-à-dire qu’on ne permettait plus aux professeurs, chefs de service de le faire. Cette circulaire intervient pour mettre un terme à certains dépassements pratiqués par les chefs de service et chefs d’unité. Il faut dire que certains médecins du secteur public désertent leurs services, détournent les malades au profit des cliniques privées, pour plus de gain. Tout en révélant que ce genre de dépassements existe, les hospitalo-universitaires ont dénoncé vigoureusement l’attitude du ministère de la tutelle qui prend une telle décision de manière unilatérale. “Nous ne voulons pas accepter l’attitude du ministère de la Santé qui prend des décisions qui nous concernent, sans nous consulter”, a pesté Pr Nasreddine Djidjli, secrétaire général du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM). Même son de cloche, chez le Hocine Rabhi, président du SNPDSM, qui affirme qu’“à travers cette circulaire, les chefs de service vont se transformer en gardien de service alors que ce n’est pas leur travail”. “Quel objectif veulent-ils atteindre à travers cette mesure ?”, s’est-il interrogé. Selon lui, les chefs de service détournent les malades vers des cliniques privées, faute de manque de moyens au niveau des CHU. Et d’enchaîner : “En donnant aux médecins du service public les moyens d’exercer une rémunération qu’ils méritent, l’activité complémentaire cessera et ne sera plus considérée comme un complément de salaire”. Instaurée en 1998, l’activité complémentaire concerne les médecins généralistes et spécialistes exerçant dans le secteur public. Les dispositions de la loi autorisent les médecins ayant plus de cinq ans de service, à exercer dans des structures privées deux demi-journées au maximum additionnellement aux jours de congé légal. Mais avec cette nouvelle circulaire, les médecins travailleront une seule journée dans le privé (mercredi ou mardi). Une autre circulaire a été adressée aux hospitalo-universitaires,indiquant que ces derniers devront travailler le samedi matin. Une instruction qui a suscité le mécontentement de cette corporation qui veut bénéficier d’un week-end complet (vendredi et samedi), comme c’est le cas de tous les travailleurs de la Fonction publique. Une réunion de travail regroupera aujourd’hui ou demain, le SG de la tutelle avec les hospitalo-universitaires, pour débattre du dossier du régime indemnitaire, de l’activité complémentaire, du week-end… Une autre rencontre regroupant les hospitalo-universitaires et le ministre de l’Enseignement supérieur se tiendra la semaine prochaine. Ces derniers se sont dits solidaires avec les praticiens spécialistes et généralistes qui sont en grève illimitée. Une chose est sûre, si cette corporation n’a pas gain de cause, elle n’exclut pas le recours de nouveau à la protesta.

Lemya Ouchenir

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