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La paix est-elle possible ?

Ils n’en peuvent plus de la peur qui entrave leur activité quotidienne et veulent un meilleur avenir pour leurs enfants. La vie de nombreux villageois aux alentours de Baghlia sur la route de Dellys, ou au nord-ouest de Bouira, demeure rythmée par les exactions récurrentes des groupes islamistes armés. Les habitants des zones rurales — durement touchées par les affres de l’islamisme — aspirent à cette paix, comme Ali, membre des GLD, qui a lutté depuis 1998 contre le terrorisme. Mais il souhaite que sa progéniture n’entende plus le bruit des armes. Le 29 septembre prochain, la majorité des villageois à l’est de Boumerdès, va voter pour la charte de la paix et de la réconciliation, a-t-il estimé. Une vie paisible pour cultiver son lopin de terre, s’adonner à différentes activités légales pour nourrir sa famille : cette aspiration est forte, semble-t-il, aussi bien à Boumerdès que dans d’autres régions du pays.On sait que les batailles livrées par les forces de sécurité, ici et là, aux groupes armés sont souvent fructueuses. Mais l’on s’attend, suite à la mise en branle de la nouvelle politique de réconciliation nationale, annoncée dimanche dernier par le chef de l’Etat, à l’accélération du mouvement de repentence de nombreux terroristes. L’idée peut accentuer davantage les divisions au sein des groupes armés, y compris ceux qualifiés d’irréductibles. “Interrompus il y a quelques mois, les contacts avec les terroristes (par l’intermédiaire de leurs proches), peuvent reprendre facilement à la faveur de cette charte”, explique un patriote du côté de Si Mustapha, affirmant qu’un bon nombre de serriate, du GSPC demeurent tentées par la reddition. Même témoignages à quelques nuances près, aux alentours de Lakhdaria. Faisant le décompte global des terroristes éliminés, suite aux multiples ratissages, et d’autres encore qui se sont vendus, des patriotes de Zbarbar précisent qu’ils n’en restent que 4 éléments du GSPC. Ayant pour chef un ancien du GIA, Omar Touati, ce groupuscule erre d’un douar à un autre à la recherche d’une croûte. Mais les versants Sud et Nord de cette contrée sont régulièrement encerclés par les forces de l’ANP. “Si les terroristes ne se livrent pas aux autorités, ils seront tôt ou tard éliminés”, ne cesse-t-on de répéter. On leur donne encore une fois une chance qu’ils doivent saisir, soupire Youcef, un patriote qui a perdu la vue en 2001, suite à l’explosion d’une bombe artisanale au maquis de Hezzamma. En bas, la ville de Lakhdaria espère renouer définitivement avec la paix, elle qui a connu les premiers attentats terroristes en 1991.

Salim Haddou

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