De jeunes promoteurs crient leur ras-le-bol

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Une dizaine de jeunes promoteurs de la wilaya de Bouira trouve moult difficultés à lancer leurs projets, accordés dans le cadre des dispositifs ANSEJ, ANDI et ANGEM. En effet, ces jeunes qui se sont rendus à notre bureau disent être victimes de blocage au niveau de l’agence bancaire BDL locale. Selon leurs dires, cette institution qui leur a accordé des accords bancaires a mis beaucoup de temps pour débloquer les fonds nécessaires pour l’acquisition du matériel auprès de leurs fournisseurs. Smail, un promoteur de la localité de Raffour, dit avoir obtenu l’accord bancaire en 2007, mais il attend toujours que sa banque lui débloque ce crédit. Ce jeune veut lancer un projet de fabrication mécanique d’un montant de près de 840 millions de centimes. Son projet est en partie financé par l’Ansej dont la contribution s’élève à 143 millions de centimes, tandis que la banque devait participer au montage financier à hauteur de 513 millions. Ce promoteur a payé son apport personnel estimé à 86 millions de centimes et il a même versé 6 millions au fonds de garantie FGAR. Il nous fera également savoir qu’il a payé trois ans de caution pour le loyer et s’acquitte régulièrement des cotisations auprès de la Casnos. “Au regard de la loi, je suis un commerçant car je paye des impôts et des cotisations à la CASNOS, et il m’arrive même de faire appel au service d’un comptable, mais en réalité je suis toujours chômeur’’, a-t-il avoué d’un air dépité, avant d’ajouter : “J’ai perdu beaucoup d’argent dans cet investissement qui risque de tomber à l’eau’’. Ce promoteur dit avoir sollicité à plusieurs reprises les responsables de la banque et leur a exposé ses problèmes, en vain. “Chaque mercredi, nous sommes une dizaine à nous présenter devant les guichets de la banque dans l’espoir de nous entretenir avec les banquiers mais à chaque fois nous avons droit aux mêmes réponses : les responsables sont absents, en réunion ou encore en mission..”, a-t-il affirmé. Ce jeune et d’autres promoteurs se plaignent du comportement des agents de la banque et de l’accueil qui leur est réservé. Le cas de Smail n’est pas isolé, puisque plusieurs promoteurs font face à la même situation. L’un deux a sollicité un crédit bancaire pour monter un projet de ferronnerie. Son dossier a été validé par l’Ansej et la même banque lui a accordé un accord bancaire en février 2009. Mais depuis, il attend toujours le déblocage des sommes nécessaires au financement du projet. Il expliquera que l’accord bancaire arrivera à terme dans 15 jours, sans qu’il parvienne à lancer son projet. Ils sont une dizaine dans ce cas à avoir obtenu des accords bancaires en 2008 et 2009 et à souffrir de la même situation. Ces jeunes, qui ont cru un jour, avoir réussi à créer leurs propres petites entreprises, se disent à présent complètement démobilisés et déçus. Cependant, ils ne semblent pas prêts à laisser tomber leurs projets et comptent se battre pour faire valoir leurs droits. C’est pourquoi d’ailleurs, ils interpellent les différents organismes en charge de ces dispositifs et les autorités locales à intervenir afin de mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré.

D. M.

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