Les délégués du Mouvement citoyen et les militants du Front des forces socialistes feront, aujourd’hui chacun à sa manière, le rappel des troupes dans la capitale à la veille de la commémoration de la journée du 20-Août.Si les archs, dans leur phase de triomphe politique, auront à tenir leur activité dans la salle Ibn-Khaldoun, le FFS, en position défensive après la révocation de ces élus des assemblées de Kabylie, tentera d’occuper lui aussi la scène publique pour protester contre “Le coup de force juridique” à la salle Rouiched de Hussein Dey.Le FFS, qui compte mobiliser ses troupes via un meeting, vise une exhibition de force, pour porter sa désapprobation sur la dissolution des assemblées locales en Kabylie.Il y a de cela moins d’un mois, une action presque similaire avait rassemblé quelques centaines d’élus et de militants, juste après la promulgation du décret présidentiel.Il faut dire qu’au FFS, les violons ne sont pas accordés. Certains élus se sont souscrits à leur seul démarche, jusqu’à paraître en disgrâce politique avec le parti.D’ailleurs, à l’appel de la fédération FFS de Tizi Ouzou à une rencontre des élus, seulement 9 maires sur les 30 ont répondu pour tenir une rencontre à huis clos sans toutefois sortir avec des résolutions. La fédération s’est contentée de reprendre les propositions anachroniques de la direction nationale sans qu’elles ne connaissent de suites. Le retour aux manifestations reste le dernier rempart au parti de Hocine Aït Ahmed sur cette question de dissolution pour forcer le maintien de la cohésion des forces du parti. Il est évident, pour bon nombre d’observateurs, que cette manière de faire frise une attitude arrière-gardiste, dès lors que sur un autre volet la direction nationale peaufine une stratégie de conquête des futures assemblées et s’affûte à arrêter les têtes d’affiche avec la nette détermination de rejeter toute alliance. Tout porte à croire que le FFS ne se gênera pas à reconduire les mêmes listes que celles de 2002 dans certaines municipalités.Le rassemblement d’aujourd’hui semble être organisé pour maintenir une vie politique dans le parti afin de rehausser le moral des troupes en plus du fait que le FFS ne veut pas lâcher prise aussi facilement devant la victoire des archs sur la destitution.Or, de tout le programme de sorties publiques arrêtées au lendemain du décret présidentiel portant dissolution des assemblées locales, ceci n’a pas connu de suite sur le terrain, à l’exception de quelques initiatives locales à Béjaïa.Par l’action d’aujourd’hui, le FFS réussira-t-il un rebondissement et une reprise en main des destinées électorales du parti ?Le meeting du Mouvement citoyen à la salle Ibn Khaldoun est perçu par les délégués comme une forme de reconquête de la capitale dans laquelle ils renoueront avec les masses.Ces mêmes masses qui les ont accueillis violemment lors de la marche noir du 14 juin 2001.Cette action autorisée par les pouvoirs publics, n’a pas empêché outre mesure le harcèlement de certains policiers à l’égard des colleurs d’affiches jusqu’à obtenir leur affiliation, avons-nous appris auprès de délégués.Néanmoins, les délégués du Mouvement citoyen considèrent ces dépassements comme étant des actes isolés, si bien que sont gênants pour la fluidité de l’information sur l’événement car, dit-on, les policiers vont même jusqu’à déchirer les affiches.Pour les archs, les Algérois affichent intérêt et engouement à l’événement du jour. Et les fâcheux incidents du 14 juin 2001 où les archs étaient violentés et interdits relèvent, désormais du passé puisque la capitale leur est ouverte pour la seconde fois sans le moindre incident.Le meeting de cet après-midi s’inscrit, selon les délégués dans le contexte de la caravane de sensibilisation arrêtée en 2001. A l’époque une tournée nationale était programmée pour vulgariser les contours du combat citoyen de la Kabylie.Le droit d’expression des archs à Alger pour cette fois-ci, est considéré comme une conquête en plus des espaces des liberté. De l’avis des délégués, l’assistance sera cosmopolite composée de curieux et d’amis du Mouvement citoyen auxquels le rappel et la genèse du mouvement ainsi que les différentes étapes traversées et l’actualité politique en Kabylie, seront développés dans les discours.La mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur et les résolutions auxquelles ont abouti les rounds du dialogue entre les archs et le gouvernement seront aussi étalées à l’assistance. Il est clair que l’officialisation de tamazight et l’allocation chômage intéresseront les présents. D’ailleurs, sur le premier point, l’engagement de l’Etat est perçu comme un acquis de haute facture, puisque il consacre d’ores et déjà la création d’une académie berbère entre les mains exclusives des spécialistes pour la prise en charge et la promotion effective de la langue et la culture amazighe.Les archs entendent, par la tenue de ce meeting en cette date symbolique et charnière du 20-Août, réussir une jonction politique et historique des deux plate-formes de la Soummam et d’El Kseur.
M. A. T.