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“Le développement est l’affaire de tous”

Le wali de Tizi Ouzou Hocine Mazouz, invité du forum Eco-Dev qu’a organisé La Dépêche de Kabylie à l’hôtel Lalla Khedidja, a usé d’un discours incisif et sans détours, sur les questions de développement de la wilaya. Après avoir établi un état des lieux, chiffres à l’appui, de l’exercice 2009, la projection est faite sur l’année 2010, où des propositions et axes de programmes de développement sont relevés et concernent tous les secteurs d’activités en milieux urbain et rural. La problématique soulevée sur l’exécution de ces programmes réside au niveau de l’adhésion large des populations qui parfois fait défaut, allant jusqu’à l’opposition systématique à certains projets. Si, d’un côté, les populations de certains quartiers du chef-lieu, procèdent à des protestations récurrentes, le wali de Tizi Ouzou, catalogue cela à l’aspiration à la part de développement réclamée, dans l’aménagement environnemental, bien que des dépassements sont signalés ça et là, n’arrangeant guère l’accomplissement serein des tâches de développement. Sinon, comment expliquer les blocages et les résistances dans certaines localités, au passage des conduites de gaz de ville où d’énergie électrique, pénalisant ainsi des milliers de citoyens ? Selon le wali de Tizi Ouzou, qui a tenu à insister sur ce point, le développement qui a pour mission d’alléger le quotidien des populations bute sur des obstructions, allant à contrario de l’objectif escompté. Si des habitudes sont bousculées, des ordres établis secoués, des réflexes affectés, il s’agit du prix à payer pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens et l’amélioration de l’environnement. A ce niveau, le wali de Tizi Ouzou Hocine Mazouz, a insisté sur l’élément humain, qui reste l’acteur déterminant dans l’aboutissement de toute politique de développement. L’action permanente de l’Etat et des pouvoirs publics, consiste d’abord et avant tout à assurer une stabilité, une sécurisation des lieux, une concertation la plus large possible et surtout une implication efficace de tous les acteurs, afin que la région sorte des sentiers battus et rattrape le temps perdu. Le wali de Tizi Ouzou n’a pas négligé l’état psychologique des populations, et le passage de la région par des moments regrettables, ne doit nullement empêcher la présence de l’Etat, encore moins, constituer un alibi qui verse la région dans une régression, une confusion, qui font l’affaire seulement de quelques charognards et contre l’intérêt intrinsèque et vital des populations. Le relief accidenté où 80% du territoire de la wilaya est montagneux, l’immensité de la wilaya avec 1500 villages et 67 communes, exigent la synergie de toutes les forces, afin que les programmes de développement relèvent du domaine du possible. Le wali a tenu à préciser que, quelles que soient les importances des enveloppes budgétaires allouées et la richesse de programmes tracés, si l’élément humain et le consensus large ne sont pas établis, les projets connaîtront un statu quo au détriment de l’intérêt de la région. A ce titre, les pouvoirs publics, les élus à tous les niveaux, les comités de villages, les comités de quartier, le tissu associatif se doivent de constituer la matrice humaine qui portera les projets et assurer ou du moins participer à la relance économique et à l’essor de la région. Le wali de Tizi Ouzou a mis l’accent sur l’urgence de rétablir et faire une refonte sur les infrastructures de base, loin des approches décoratives ou politiques de replatrage, en accordant aussi l’importance à une véritable dynamique économique créatrice de richesses et d’emplois par l’encouragement et la levée de contraintes bureaucratiques à toutes les forces d’investissement intervenant dans une économie productive, seule à même de faire barrage à l’économie informelle et à la spéculation. Le wali évoque les zones d’activités de la wilaya de Tizi Ouzou, pour lesquelles il y a urgence d’assurer une viabilisation en les dotant de toutes les conditions de travail. La période des vaches maigres qu’a traversée la wilaya de Tizi Ouzou, relève désormais du passé. Depuis 2006, la wilaya de Tizi Ouzou est passée à un autre cap, celui de la construction, de l’aménagement, de l’environnement, de l’habitat, de l’hydraulique, de la couverture en gaz naturel, du bitumage d’un tissu routier wilayal et communal de près de 5 000 km. L’ère de la confrontation et de l’opposition frontal est non seulement dépassée mais a révélé ses limites et ses infructuosités, il s’agissait de méthodes stériles et impayantes. L’illustration de la nouvelle trajectoire prise par la région, qui s’inscrit beaucoup plus dans la quête du développement, se fait sur la lecture critique de la consommation des budgets. En période 2000-2001, les dépenses en crédits de payement s’élèvent à 21,21 milliards de DA et au quinquennal 2005-2009 les dépenses sont à hauteur de 70,4 milliards DA et pour le seul exercice 2009 le budget consommé est estimé à 20 milliards DA. Ce que la wilaya a consommé dans le quinquennal 2000-2004 est l’équivalent de la consommation du budget dans seulement l’exercice 2009. Cette approche critique chiffrée renseigne sur l’état des lieux de développement de la wilaya et de la vitesse de consommation des budgets qui sont en rapport avec la stabilité et la sérénité de la région. Le développement et la relance économique sont subordonnés aux conditions de stabilité de la région, à la bonne gouvernance locale et au respect des responsabilités et missions assignées à chaque acteur qui participe à la décision politique prise dans la région. La cohésion dans la diversité des assemblées élues (APC/APW) et de l’administration pour les questions de développement est un préalable à la réussite de toutes politiques de relance et constitue un gage à la réalisation d’objectifs stratégiques dans l’intérêt des populations de la région, partie prenante de l’effort, car le développement est l’affaire de tous.

Khaled Zahem

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