9 500 chantiers lancés en 2009 à Tizi-Ouzou

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Plus de 20 milliards de dinars de crédit ont été consommés en 2009 dans les différents programmes de développement dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a affirmé avant-hier, Hocine Mazouz, wali de Tizi-Ouzou qui a été le premier invité du forum de la Dépêche de Kabylie dans sa nouvelle édition.

Une comparaison du chiffre par rapport aux années précédentes nous permettra d’avoir une idée sur l’évolution des consommations de crédits dans la wilaya. Durant la période 2000-2004 les dépenses avoisinaient les 21 milliards de dinars, soit le même volume consommé en une seule année, alors que pour le quinquenat 2005-2009, la consommation des crédis a été de l’ordre de 70,4 milliards de dinars. Cependant, l’invité de la Dépêche de Kabylie mettra le doigt sur les difficultés rencontrées sur le terrain et dira que l’exécutif s’est heurté à des problèmes sans lesquels le bilan aurait pu être bien meilleur. “Le développement n’est pas une notion figée dans le temps, c’est une matrice en perpétuel changement qui exige l’implication de toutes les parties. Malgré les problèmes rencontrés sur le terrain, beaucoup d’efforts ont été consentis par l’Etat. Le programme de développement a touché tous les secteurs sans exception. Mais le développement exige bien plus que de l’argent !”, a déclaré le wali de Tizi-Ouzou dans une brève allocution d’ouverture.

Les oppositions… un frein au développement

Sur une question relative à une probable reprise de l’exploitation du sable des oueds qui sera, dit-on, relancée prochainement à travers une circulaire ministérielle, le wali de Tizi-Ouzou indiquera que la liste des sites autorisés à l’exploitation n’est pas encore rendue publique par les autorités et que l’éventualité d’autoriser l’extraction dans certains endroits n’est pas à écarter afin, dira-t-il, de ne pas freiner le développement dans la wilaya. L’invité de la Dépêche de Kabylie précisera, en outre, que l’idéal serait d’exploiter au mieux les carrières d’agrégats qui offrent une solution au double plan économique et écologique. Abordant la problématique du développement dans son aspect global, M. Mazouz regrettera les entraves que rencontrent les différents projets sur le terrain, les oppositions entre autres. Il n’est pas normal de constater à chaque fois les blocages.

L’invité du forum Eco-Dev de la Dépêche de Kabylie a refusé de parler, dans ce sillage, d’un manque d’autorité de l’Etat, indiquant qu’il privilégie la voie du dialogue et de la communication avec la population. “Nous avons signé des arrêts d’expropriation pour utilité publique pour une dizaine de projets. Nous sommes conscients que la région a vécu des moments difficiles, nous ne voulons pas ajouter de l’huile sur le feu et nous avançons à pas mesurés, mais les gens doivent savoir que ces oppositions ne nous feront pas revenir en arrière”. M. Mazouz citera le cas du projet d’évitement de la ville d’Azazga. “Nous avons répondu à la demande qui consiste à réaliser d’abord le contournement de la ville d’Azazga en première tranche pour ensuite réaliser le dédoublement de la voie sur la RN 12 reliant Azazga à Tizi-Ouzou. Les riverains ont constaté le tracé et au bout de sept mois, ils n’ont pas proposé de solutions parce qu’elles n’existent pas. Que de temps perdu !” Le wali de Tizi-Ouzou indiquera au passage que les familles s’opposant au projet sont actuellement sous contrôle judiciaire et les travaux sont en cours excluant ainsi le recours à la force publique. “Je ne suis pas là pour réprimer, je suis un wali chargé du développement” dira-t-il en substance.

9 500 chantier lancés

Le wali de Tizi-Ouzou a indiqué, en réponse à une question sur les perspectives d’autres mesures visant à relancer certains secteurs, comme le tourisme, que la wilaya doit exploiter ses potentialités telles que les ressources hydriques et touristiques. Ce dernier (le tourisme) bénéficiera en 2010 de plusieurs projets à même de lui permettre de sortir la “tête de l’eau”. Ainsi, M. Mazouz annoncera l’inscription d’une étude sur le schéma directeur de l’aménagement touristique, les études pour la création de six ZET balnéaires, et six autres de montagne qui seront érigées à Azro N’thor, Tala Guilef, Tizi Oudjaboub (Boghni) et Yakouren. Le secteur du tourisme sera aussi renforcé par six terrains de camping dont les études sont inscrites pour 2010. “Nous sommes sur une opération qui vise à faire du barrage de Taksebt, un vrai site touristique sans omettre de citer le centre d’information et d’orientation touristique qui sera un acquis considérable pour notre wilaya”. Et d’enchaîner : “Maintenant on commence à parler tourisme car nous avons réalisé des avancées considérables en matière de routes, AEP”.

M. Mazouz dira que les travaux entamés au niveau du port d’Azeffoun seront achevés avant la prochaine saison estivale, ceux de la plage “Petit Paradis” sont achevés. “9 500 chantiers sont lancés, la wilaya est un véritable chantier.”

C’est facile de casser… !

L’invité du forum Eco-Dev de la Dépêche de Kabylie reviendra sur le climat “général” dans lequel évolue la wilaya. Interrogé par nos soins sur les récents évênements enregistrés dans plusieurs localités, M. Mazouz indiquera qu’il ne s’agit nullement d’émeutes. “Les citoyens sont dans leurs droits de mettre une pression sur les autorités, au contraire c’est un bon signe même si parfois, l’odeur de la manipulation se fait sentir et dans plusieurs cas les municipalités ne jouent pas le jeu et se dérobent de leurs responsabilités en orientant à chaque fois les citoyens en colère vers les responsables de la wilaya”, indiquera-t-il. Le wali de Tizi-Ouzou n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour justement qualifier “certains” qui ne se gênent pas à montrer des contestations, à bloquer les routes, à fermer des institutions étatiques pour arriver à leurs fins et autres privilèges personnels. “Cette région a trop souffert. Au moment où elle a traversé une période de turbulence certains n’ont pas chômé. C’est facile de casser, le plus dur est de rattraper le retard. A chaque fois que nous tentons de changer certaines (mauvaises) habitudes, on nous sort la même histoire, on va faire cela, on bloquera, on cassera… il est temps de mettre ce hola car seules la région et la population sont perdantes !” déclarera M. Mazouz. Ce dernier citera le cas de plusieurs “manifestations” qui seraient provoquées par des “cercles” dans l’objectif de garder des intérêts au niveau des APC, ou encore de bénéficier d’un projet. Le wali de Tizi-Ouzou dira à ce sujet que le manque de professionnalisme de certaines entreprises à fait naître des situations “ingérables”. “Nous assumons le passif et l’actuel”, précisera-t-il avant d’indiquer plus loin : “On s’est retrouvé au lieu de réaliser de grandes opérations d’aménagement urbain à faire beaucoup plus dans la viabilisation des sites tant le constat est effarant. Certaines cités de Tizi-Ouzou ont été réceptionnées sans réseaux d’assainissement”.

Blocage des APC, budgétisation directe des programmes

Sur une question de la Dépêche de Kabylie au sort réservé aux APC qui restent en état de blocage, le wali de Tizi-Ouzou indiquera que l’administration “laisse le temps aux différentes parties pour s’entendre. On ne veut pas être présent”. Il dira que seule l’APC d’Agouni Gueghrane est bloquée. “A Aïn Zaouia, je pense qu’il s’agit d’un blocage momentané, aux Ouadhias l’APC a trouvé un fonctionnement normal alors qu’à Timizart il ne s’agit nullement de blocage”. M. Mazouz soulignera que l’autorité ne reste pas les bras croisés. “Je tranquillise la population, les programmes de développement ne s’arrêteront pas. Dans les cas de blocage, nous procédons à la budgétisation directe des projets et nous chargeons soit le P/APC ou le chef de daïra de la gestion”, fera-t-il savoir.

Stade de 50 000 places… début des travaux prochainement !

Interrogé sur l’état de délabrement dans lequel se trouvent certains quartiers de la ville, M. Mazouz déclarera que des avis d’appel d’offres seront bientôt lancés pour la réhabilitation de ces quartiers en citant les cas de la rue longeant le CHU de Tizi-Ouzou (rue Lamali), l’entrée est de la ville et les environs de la station interurbaine (à proximité du stade du 1er-Novembre “Je vous rassure que les travaux reprendront sur les axes importants”. Concernant le stade de 50 000 places qui sera réalisé à Boukhalfa, le wali de Tizi-Ouzou fera savoir que le dossier est passé devant la commission nationale des marchés, laquelle a réuni des réserves que “nous avons levées” a indiqué M. Mazouz tout en espérant que cette fois-ci sera la bonne pour le projet. Sur un autre plan, l’invité du forum Eco-Dev de la Dépêche de Kabylie dira que le projet portant création d’une nouvelle ville à Oued Falli a pour objectif de décongestionner la ville de Tizi-Ouzou surtout avec l’important flux migratoire que connaît le chef-lieu de wilaya.

Omar Zeghni

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