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Alloula, ses Pommes et sa fille enchantent Tizi-Ouzou

La pièce raconte l’histoire d’un Algérien à la vie modeste et aux illusions limitées. Un homme qui, faute de moyen, n’est même pas en mesure d’acheter quelques pommes à sa femme enceinte qui les désire ardemment.

L’histoire se joue sur des aspects d’apparence primaire, mais le scénariste a formidablement su distillé des messages à connotations politique, sociale et économique. De fait, les acteurs n’ont cessé d’ironiser sur la démocratie, qui fut offerte aux Algériens au moment où ceux-ci sombraient dans le chômage, la cherté et la pauvreté.

Lorsque l’héroïne perd son travail à l’usine de textile qui l’emploie, sa quête de pommes se complique sérieusement. De là, Alloula nous entraîne dans le monde sombre de l’injustice, de la crise économique et de l’énorme désillusion qu’a vécue le pays durant les années 1990.

Une coupe de touches d’humour, le scénario ne fait en fait que tourner autour de la question existentielle : quel est donc le rapport entre la démocratie et… la pomme.

Les nombreux spectateurs qui ont assisté à la pièce se sont régalés des paraboles croustillantes lancées ici et là pour nous faire rappeler cette douloureuse période vécue par notre pays.

Le spectacle était à la fois fort et tendre grâce à l’extraordinaire personnage joué par Rihab, la fille de Alloula. Les comédiens Amine Boukrâa et Mustapha Lardhari ont été tout simplement sublimes.

Ceci dit, il faudrait savoir que les Pommes était la dernière œuvre théâtrale d’Abdelkader Alloula avant son assassinat en 1994.

Cette pièce, écrite en deux partie a été interprétée une première fois par le grand Sirat Boumediene en compagnie de Blaha.

Aujourd’hui, c’est la troupe Istidjmam d’Oran qui a pris le relais pour la présenter en tournée nationale lancée depuis l’été dernier. Avant Tizi, la troupe s’est déjà produite dans 12 villes algériennes.

La pièce théâtrale est mise en scène par Djamal Benhammamouche, en collaboration avec l’administratrice Leïla Temmar et le régisseur Hadj Djallal.

Ahmed B.

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