La crise du logement reste entière dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Preuve en est que les demandes de logements s’amoncellent au niveau des services concernés. Les 29 286 aides à l’autoconstruction octroyées par la wilaya se sont avérées largement insuffisantes devant le besoin et surtout l’engouement affiché par la population envers cette disposition. Le bureau des FNPOS situé à proximité de la gare routière de la vile des Genêts ne désemplit pas à longueur de journée par les villageois en quête d’un complément d’aide à l’habitat rural.
Le FNPOS offre, en effet, des aides qui peuvent aller jusqu’à 25 millions de centimes et des prêts variant entre 5 et 50 millions de centimes. Il n’y a qu’a voir le nombre de postulants qui prennent d’assaut le siège de cet organisme pour déduire que le besoin en logements se fait encore sentir à travers la wilaya qui est loin d’entrevoir le bout du tunnel en la matière. Le ministre de la tutelle a avoué lors d’une visite effectuée récemment à Tizi-Ouzou, que les différents programmes de logements accusent un immense retard dans leur réalisation. Ce n’est peut-être pas le cas, doit-on-dire, du programme à l’autoconstruction qui enregistre quand même un important avancement. Jusqu’à la fin de l’année écoulée,
15 341 constructions (52,44%) entreprises dans ce cadre ont été réceptionnées. La wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié au départ de 20 000 aides. Devant l’engouement qui a été réservé au dit programme, le quota a été revu à la hausse pour atteindre les
29 286 aides. 23 326 dénéficiaires ont reçu la première tranche. Ils ont ainsi entamé les travaux pour la réalisation de leurs logements. En outre, 20 701 bénéficiaires ont touché leur deuxième tranche de l’aide. Le programme tire donc à sa fin. Il constitue d’ailleurs le seul programme à avoir connu une telle réussite. Plus d’un à Tizi-Ouzou espère un quota supplémentaire de ces aides. Paradoxalement, ces résultats ont été enregistrés en pleine crise des matériaux de construction. Les prix de la ferraille puis ceux du ciment ont atteint des pics vertigineux. Malgré cela, les autoconstructeurs ont réussi là où les grands chantiers de l’Etat ont échoué.
Un échec qui a, d’une manière on d’une autre, accentué la crise du logement à Tizi-Ouzou où des pans entiers souffrent le martyre.
Des efforts supplémentaires sont plus que souhaitables afin de venir à bout de ce manque qui mène la vie dure à de nombreux villageois.
M. O. B