La Dépêche de Kabylie : Vous réadaptez la pièce de Abdelhamid Raïs, Les enfants de La Casbah, un travail qui vous a été suggéré par le Théâtre national. Pourquoi n’avez vous pas proposé votre propre travail pour commémorer le 20 août ?Fouzia Ait El hadj : Les enfants de La Casbah est une immense école et son auteur reste un monstre sacré de la culture algérienne. Ce texte qui a également été mis en œuvre en produit cinématographique a été fortement acclamé par des milliers d’Algériens. Donc c’est un immense plaisir de réadapter cette pièce.
C’est une adaptation libre ou vous avez respecté le texte original ?ll Non, c’est une adaptation libre. Il faut souligner que le texte parle des évènements durant la guerre de la Libération nationale, mais les jeunes d’aujourd’hui ne croient plus aux sacrifices des moudjahidine et à l’héroïsme. Je montre la guerre tout en respectant le temps actuel. J’essaye de sensibiliser les spectateurs à travers des passages émouvants. Je fais pleurer mes personnages, montrer leurs peines, chose qui n’a pas été faite dans le temps passé. Les héros ne pleuraient jamais, or que c’est faux ; ces héros-là sont également des êtres humains.
N’estimez-vous pas qu’un mois de travail sur la pièce n’était pas assez suffisant, d’autant plus que c’est une œuvre de grande envergure ?ll Pas du tout. Personnellement, j’exige de mon équipe d’être active et dynamique. Je n’aime pas traîner dans mon travail et je ne fais pas plus d’un mois pour finaliser une pièce. On n’invente rien, on apprend juste à appliquer.
Nous remarquons, par ailleurs, une certaine audace, voire une » légèreté « , si je puis dire, dans le choix des comédiens. Ne pensez-vous pas qu’attribuer des rôles importants à des figures qui n’ont jamais fait du théâtre est une immense responsabilité, tout en sachant que le succès de la pièce originale revient en partie à de grands artistes de la comédie algérienne ?ll Je ne partage pas votre avis car c’est notre rôle d’aller à la recherche et à la découverte des talents. L’essentiel c’est de faire le bon choix comme dans tous les domaines. Il faut donner sa chance à tout le monde. Dans ce travail j’ai fait appel à des gens qui ne sont pas du tout dans le domaine théâtral. Mais ce sont des gens qu’on remarque dés la première rencontre.
Propos recueillis par Fazila Boulahbal