A l’occasion de la célébration le 2 février dernier, de la Journée mondiale des zones humides, la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Béjaïa a lâché 350 carpions entre communs et royaux de 200 grammes chacun dans la retenue collinaire de Bulton dans la commune d’El Kseur. A l’âge adulte ces alevins, explique Nadir Adouane, premier responsable de la pêche au niveau de la wilaya, lors de l’émission Forum N’soummam deviennent des poissons de 20 kg la pièce. Cette action d’empoisonnement de la retenue collinaire d’El Kseur, qui est d’un volume de 4 000 m3 est louable à plus d’un titre, car elle renforce la chaîne alimentaire, permet aux riverains d’améliorer leur ordinaire par une pêche rendue à leur portée et de développer des activités de loisirs de montagne inexistantes jusque-là. De plus, selon les explications fournies, les poissons en se nourrissant des organismes pathogènes qui vivent dans l’eau, rendent cette eau éminemment plus fertile tout en évitant aux agriculteurs l’utilisant de produit phyto-sanitaires nuisibles pour la biodiversité. Certains pensent à juste titre que l’empoisonnement des plans d’eau jouerait dans un sens, un rôle analogue à celui de l’abeille que tout en fournissant du miel et d’autres produits de la ruche à l’apiculteur augmente de manière très sensible la production fruitière par le biais de la pollennisation des arbres. Conscientes des effets très bénéfiques de l’empoisonnement des plans d’eau sur l’environnement, l’agriculture et sur l’amélioration des conditions de vie des habitants des zones rurales, la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya de Béjaïa a entrepris un travail de recensement de tous les barrages, retenues collinaires, lagunes, bassin d’accumulation ou d’irrigation d’une capacité supérieure à 100 m3 d’eau, et ce, dans l’optique de les empoissonner dans un futur plus ou moins proche. D’ici la fin de l’année en cours, pas moins de 15 retenues collinaires seront empoissonnées de mulets, de carpes, de barbeaux, de gardons et autres poissons qui se développeront. La seule condition que le volume d’eau dans le bassin soit au moins égal à 100 m3. Ces opérations se feront en partenariat avec les associations de pêcheurs et dans le cadre des PPDRI. Et pour faire face à la demande en alevins, le ministère concerné, après avoir empoisonné les barrages, opération qui donne déjà pour Béjaïa une production de l’ordre de 100 tonnes de poissons par an, s’est doté de deux écloseries pour mettre fin aux importations d’alevins. Ces deux acquisitions de grande importance ont pour objectif principal de réempoissonner des barrages exploités et d’empoisonner les retenues collinaires et les bassins d’irrigation. Au programme de la wilaya de Béjaïa, trois centres de pêche et de loisirs sont enregistrés. Il s’agit du Lac noir (Ayelmira Aberkane) dans la commune d’Adekkar, du barrage de Tichy-Haf, dans celle de Bouhamza et de celui de Kherrata. Ils seront équipés de petites baraques de pêche, d’avirons, de pédalos de petites embarcations pour les randonnées. Et les jeunes et moins jeunes s’adonneront à leur loisir favori qui est la pêche à la ligne avec possibilité réelle de faire de vraies prises de 20 kg. Ces centres de pêche et de loisirs seront dotés de restaurants et de toutes les commodités qui permettront aux familles de vivre de vrais moments de détente. Ces belles promesses verront-elles un jour le jour ?
B. Mouhoub