Quand la France fait l’apologie de ses propres nazis

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Par : Si Hadj-Mohand Abdenour

Elle s’appelle Tadjer Doudja mais tout le monde l’appelle Roza. Elle est originaire de Bordj Ménael.

Ses méfaits se limitent à la confection d’un drapeau FLN. Elle est belle, charmante et d’une intelligence aisée. En plus elle était très consciente de ce qu’endurait son pays. Elle sait qu’elle est vulnérable. Elle n’avait que 18 ans. imaginez,vous qui êtes attirés par le charme féminin,avant que cette idée mâle ne fleurisse au plus profond de votre cœur,qu’il s’agisse tout simplement de votre fille, votre sœur ou votre nièce. C’était en tous les cas,notre sœur, notre fille à tous,en ce temps de lutte pour la survie de notre race,contre le plus violent conquistador venu d’ailleurs pour raser tout sur son passage.

Roza vivait comme vous tous dans ce climat de guerre qui voyait vos proches, vos voisins, et d’autres encore disparaître un par un dans votre mémoire supprimés par cette main criminelle des Bigeard, Massu, Godard,Léger.

Mais, ce n’est pas tout. Imaginez qu’un prédateur se tienne à l’affût et n’attende que l’occasion propice pour attaquer cette frêle créature devant vos yeux. J’allais vers cette gazelle, si c’est la gravité du moment, pour donner libre cours à mon instinct amoureux. Loin de tout secours, toute protection parentale ou communautaire, elle est livrée à la mort par la combine sournoise d’un adulte français « civilisé » et qui se masturbe l’ego, en s’imaginant être le stratège par qui le salut de la France arrive.Sauver la France, voilà l’idéal que se fixent ces soldats zélés qui ont accepté de mourir pour elle. Et de qui s’il vous plaît? Des indigènes arabes ou kabyles, qu’importe!

Le capitaine léger est de ceux qui tirent une fierté immense dans l’exploitation de telles situations. Un acte de prédateur qui le rendra célèbre. Une violence psychologique puis physique que l’on ne tolère pourtant jamais dans ces États que l’on dit civilisés, démocrates,car assimilée à un crime commis par un maître chanteur,un manipulateur violent. Cet acte violent que l’on peut s’imaginer dans un pays «civilisé» et «civilisateur» ne peut se comprendre que par l’idée que se fait celui qui a abandonné ses origines pour se mettre au service d’un système exploiteur intra muros et nazi extra muros, que s’il était sous l’emprise de la peur de mourir.

Soudain, Pour prétendre à son intégration, mieux, son assimilation par ce système matérialise, inhumain raciste et vil, en pensant devenir immortel, par le seul fait d’être le serviteur d’une puissance même injuste, mais très puissante.

Léger, qui porte bien son nom, ne se représentait pas à cette époque de son apogée dans l’exploit de la guerre qu’il menait contre des indigènes dont il est pourtant issu, mais sans qu’il ne prenne conscience.

Que cette fille, Roza était belle, intelligente mais jeune aussi, mais elle est, dommage ! arabe. Et c’est pour cela que le prédateur a trouvé un terrain propice pour mettre à exécution son plan machiavélique de déstabilisation psychologique de cette frêle créature féminine qui aurait pu être sa fille, ou sa soeur. Quel mérite puisse t-il tirer, ce tortionnaire sadique, criminel, devant une jeune fille autochtone, dans un pays sous domination coloniale où il était quasi nul de survivre longtemps à une arrestation.

Djamila Bouhired a bel et bien été condamnée à mort toute jeune, charmante et belle, que ne ferait il pas ce stratège de situations lamentables,misérables que vivent les peuples pauvres et colonisés de surcroît, pour faire de ses victimes tétanisées des lobotomisés,lui qui, disposait de tous les moyens matériels violents, avant de faire usage de sa pseudo science psychologique pour faire parler les pauvres gens, nos filles qui avaient à peine 18 ans. Elles étaient ces pauvres filles dans une situation d’occupation, de terreur, et de la hantise de mourir à tout moment. Pour Léger, aussi léger que soit le raisonnement, c’est grâce à ses mérites de fin stratège militaire que ses victimes passent aux aveux, ou simplement feignent de lui obéir.

Cinquante ans après la mort de Roza, de son vrai nom Tadjer Doudja, venue au monde dans une maison kabyle de Bordj Ménaél, et qui a cessé de parler, de crier, de respirer ; de vivre, entre les mains de ses propres frères dans la forêt d’Akfadou, je tenais à m’adresser à la fille du capitaine, notoirement connu pour ses méfaits, durant la colonisation de l’Algérie, que son père avait fait ce vil chantage à cette indigène « terroriste», en l’exposant publiquement de façon ostentatoire, dans le but de faire croire à sa collaboration avec l’ordre français, «civilisateur». pis, il cultivait le sentiment d’avoir été le plus beau, le plus fort pour être compris de tous les curieux comme l’amant de cette fille radieuse et non moins fillette innocente victime d’une machination de grands professionnels du crime.

Mais mademoiselle, fille de non moins héros de la guerre d’occupation de l’Algérie, car c’est de cela qu’il s’agit et non de guerre de libération car cette idée “saugrenue » n’était que la chimère des “terroristes » algériens à leur tête le “fauve de l’Akfadou. Votre père n’a pas hésité à utiliser cette jeune fille frêle, pour l’exposer à une mort certaine. Quel mérite peut-il s’octroyer,dés lors que Amirouche était menacé par tous les moyens et que pour se défendre, était prêt à tout faire, pour non pas continuer à vivre mais à assumer son devoir envers son peuple : libérer le pays du joug de l’envahisseur. Mais, permettez-moi de vous apprendre, car vous aussi, vous êtes encore jeune, le mensonge a bien été à l’origine de bien des crimes, de privations et de violences. Ainsi mademoiselle léger, savez- vous que Roza, était une jeune fille comme vous, sensible, influençable comme toute autre “femelle”, devant l’amour, la haine, et le danger? Savez- vous que Roza, a été sauvagement torturée avant d’être égorgée ? Et par la faute de qui ? Votre père continuera de croire comme ses prédécesseurs qui ont déjà rejoint le «paradis» brûlant que leur a depuis si longtemps réservé Dieu tout puissant, omniscient et que la propagande factice de guerre psychologique qu’il prétend livrer à l’ennemi tout aussi factice ne peut tromper. Oui, je disais qu’il continuera dans son ignorance totale de Dieu de croire que la mort de Roza est imputable au «sanguinaire» comme ils se plaisaient à le qualifier au lieu du respect des règlements militaires pour dire que c’est le colonel Amirouche.

Mademoiselle léger, avouez avec moi que c’est très léger comme argumentaire, car si ce n’était par la faute de votre père, qui usait en toute liberté, en dehors de toutes les lois divines, humaines ou même de guerre, de ses expériences sadiques sur des indignes de «bas» rang, dont cette fille de bougnoule arabe nommée Roza. Roza, comme tu le sais, comme tout le monde le sait, y compris le colonel Godard et le colonel Ducasse, n’était pas la fille, ni de Godard,ni de Ducasse, ni vous-même, réelle ou déguisée, ou encore votre petite soeur.

Sortons un peu du sujet, pour rendre la vie plus agréable que ce climat de guerre, de viol, de mort. Imaginez seulement un moment mademoiselle, que l’on vienne vous raconter ce bobard que votre mari vous trompe, quelle serait votre, réaction ? Je n’imagine pas en tous les cas, que vous iriez de ce pas récompenser votre conjoint sans lui demander des explications et c’est selon, que vous soyez libérale, pour ne pas dire libertine que vous pardonneriez cet affront. Votre père, porterait très bien ce joli sobriquet arabe dont on qualifie à juste titre le tricheur qui s’injecte entre l’ongle et la peau pour mettre en conflit mortel des êtres humains, mus pourtant au départ par la concorde et la fraternité. Chez nous musulmans, et chez le colonel qui était devenu la préoccupation de non seulement de votre papa chéri, mais aussi de toute l’armée française de l’époque, cela s’appelle le crime contre Dieu. car tuer de sang froid son ennemi peut être admis, à l’extrême limite, mais susciter des tueries, cela, en utilisant de pauvres innocents, en les exposant à une mort certaine par le truchement de la namima ; cela c’est le crime contre Dieu.

Votre père est coupable de crimes contre Dieu ; car ces créatures faibles, ces femmes qui étaient désarmées dans les sens plus que les hommes devant le système imposé par votre père et ses disciples colonisateurs, prive l’individu de toute sa liberté, de sa faculté de raisonner, de résister, et que par conséquent, ne peuvent qu’obtempérer pour sauver, instinct de conservation oblige, leur peau. Votre père a abusé de la position précaire, vulnérable, de la victime du système inique violent, génocidaire, dans lequel ce même père est devenu une pièce maîtresse : la colonisation psychologique et non pas la lutte psychologique. Votre père a choisi son camp, celui des impitoyables quand il ne s’agit que de femmes arabes telles que Djamila Bouhired, Hassiba Ben Bouali et beaucoup d’autres encore…

Car à la question d’où étés-vous venu monsieur léger ? la réponse même assez compliquée pour ceux qui ne vous connaissent pas, devient problématique : vous êtes un envahisseur, un colonisateur, même si encore une fois vos origines viennent du Maroc voisin.,frére. Le nom d’un autre illustre stratège du crime collectif me vient à l’esprit. Le général Yusuf dont on dit que, lui aussi des origines arabes. Mais quelle cause défendez vous, pour être aussi acharné, motivé, si vous ne reculez devant rien ? En tous les cas pas les principes d’une démocratie encore moins de la religion chrétienne du peuple de la puissance que vous servez aveuglement. Je vous accuse du crime contre une jeune fille de 18 ans, combien même celle ci était indigène, arabe, bougnoule ou tout ce que vous voulez.

Cette fille là pourrait être votre fille alors que vous vous exhibiez publiquement avec elle, pour la montrez du doigt. En agissant ainsi vous saviez pertinemment, car vous êtes un homme de culture, même si votre érudition s’arrête à la combine sans vous soucier des moyens et des résultats la boucherie que vous induisez, vous montrez un visage hideux de ce dégénéré qui est privé biologiquement d’un semblant de sentiment paternel, que vous l’exposez dans une société arabe, tout au moins à une exécution en règle par son propre père pour avoir accepté de vous accompagner à bord d’un jeep pourtant militaire de l’armée d’occupation. Réfléchissez un peu, s’il vous reste quelques neurones. c’est simple, en essayant de comprendre ce qu’est une société, une famille, une nation, vous comprendriez que vous étiez un prédateur, sans foi ni loi, d’autant que votre terrain de prédilection n’était pas votre propre cellule familiale ou votre société civilisée qui vous a offert le gîte.

S. H. M. A

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