Le Mondial ne peut rien contre la flambée des prix

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Avec sa brillante qualification au prochain Mondial sud-africain et une très honorable quatrième place dans la dernière CAN, l’équipe nationale de football a eu le mérite d’offrir aux Algériens d’inoubliables moments de liesse populaire tout au long de son parcours. Seulement, tout le monde semble revenir sur terre depuis que les Verts ne font plus l’actualité, et ce, pour (re) faire face aux soucis du quotidien et (re) sombrer dans les tracas d’un pays où il ne fait pas toujours bon vivre. Un peuple qui paye le kilo de sucre à 100 DA, les lentilles à 180 DA et le poisson à 250 DA et qui fait la fête des nuits entières parce que son équipe nationale a gagné un match de football peut être qualifié de peuple inconscient, docile, dépourvu de tout raisonnement. Mais faut-il rappeler, ici, qu’il s’agit bien d’ Algériens et qu’ils ne reconnaissent pas les logiques sociales universelles du moment que leur tempérament, de l’avis même des connaisseurs, est réputé pour être imprévisible. Certes, les populations locales sentent encore plus leur malheur depuis qu’elles ne dansent plus sur les airs des Fennecs, mais elles sont prêtes à le refaire même avec un ventre vide, sans avoir la moindre pensée sur ce que sera leur lendemain. Oui, la vie est chère, oui le chômage grimpe, oui le pouvoir d’achat est au plus bas, mais cela n’empêchera jamais un Algérien de festoyer à la moindre occasion qui se présentera. Ce qu’on a souvent tendance à oublier, pour expliquer cet état de fait, c’est que ces millions de jeunes, dévoués corps et âme aux capés de Saâdane, n’ont, depuis leur naissance (pour la plupart) jamais vu l’Algérie dans un stade aussi avancé de la compétition africaine, ou même jouer une Coupe du monde. Mieux, ces jeunes auxquels on raconte sans cesse que leur pays a vécu 15 années de sang, de feu et de larmes sont là pour nous rappeler qu’il y a une fin à tous les malheurs et qu’un peuple a toujours le droit de verser dans la liesse populaire même pour une rencontre de foot, et… même s’il doit acheter la baguette de pain à 50 DA.

Ahmed B.

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