l Le comité de village et l’APC : “L’association manœuvre à des fins islamistes”
l L’associations religieuse : “Nous n’avons rien à avoir avec le salafisme ou le wahhabisme”
Le conflit opposant depuis quelques jours le comité du village Aghrib à l’association religieuse locale ne semble pas avoir dévoilé tous ses secrets. Il est même en train de prendre une autre dimension. S’agit-il d’un bras de fer politique ? Pour un membre de l’association religieuse, c’est “l’autre partie qui peut politiser la chose”. L’“autre partie”, c’est le comité du village appuyé par l’APC qui ont rendu publique une déclaration hier. Une déclaration virulente, doit-on dire. Les rédacteurs du document jettent tous simplement un pavé dans la mare en portant de graves accusations contre leur vis-à-vis. Citant les noms de leurs protagonistes, ce comité du village et l’APC parlent de fins purement “islamistes” des manœuvres de l’associations. Les signataires de ladite déclaration évoquent le cas d’un membre de cette association, “un ancien étudiant réfugié à Londre depuis une quinzaine d’année et qui est aujourd’hui un membre actif de la nébuleuse islamiste qu’il a servi en Afghanistan et en Bosnie”. Le comité et l’APC disent que ce qu’il qualifie de “groupuscule” est composé “de trois frères alcooliques vivant de différents trafics”, ainsi que de “deux frères marginaux”.
L’association se défend
Contacté par nos soins, un membre de l’association religieuse se dit choqué par de tels propos. “Sincèrement, ils sont en train de donner à la chose une proportion grave. Nous, nous ne voulons qu’installer une mosquée sans plus. Nous n’avaons rien à voir avec le salafisme, le wahhabisme et je ne sais quoi encore. Tous ce qu’ils avancent est pur mensonge et inventions à travers lesquels en veut nous discréditer. Nous sommes de paisibles citoyens, des pères de famille qui n’ont rien à voir avec la politique” a déclaré notre interlocuteur. Ce même membre de l’association rappelera toutes les procédures suivies pour lancer le projet de construction d’une nouvelle mosquée. “Nous avons un permis de construire signé par le P/ APC.” Le membre de l’association affirme que leur volonté de construire une autre mosquée ailleurs que son ancien site est motivé par le fait qu’il est situé dans un cimetière. “Nous avons demandé l’avis des religieux. Ils nous ont conseillés de délocaliser la mosquée loin des tombes. C’est que nous avons fait” poursuit-il. Le chantier de la nouvelle mosquée a été lancé par l’association à une cinquantaine de mètres de l’ancien lieu de culte du village. Cela n’a pas été du goût du comité du village. Les hostilités ont commencé et des affrontements ont été signalés entre les deux camps, faisant plusieurs blessés. Sur cet incident, les deux antagonistes se renvoient la balle. Une quinzaine de jours après ces affrontements, les choses demeurent toujours en l’état. L’opinion publique locale parle d’un climat de terreur et de crainte régnant dans la localité d’Aghrib. Les pouvoirs publics et l’administration ne bougent pas le petit doigt et assistent médusés au conflit entre les villageois. La tentative de médiaion des comités de villages voisins qui ont tenté de régler le problème a été vaine. Vendredi dernier une réunion regroupant les deux vis-à-vis et ces comités s’est terminée en queue de poisson. Aucun consensus n’a été trouvé. Une autre réunion du même genre est prévue pour ce vendredi. En attendant, Aghrib retient son souffle.
M. O. B.