Pour faire face à la dégradation constante de leurs arbres fruitiers, les habitants de Aïn El Hammam sont de plus en plus nombreux à mettre la main à la pâte et de ce fait, à revenir aux travaux des champs.
Le remplacement des arbres morts devient impératif. Cependant, pour trouver les plants adéquats, il faut mettre le prix.
En cette période de plantation, les pépiniéristes d’occasion, investissent le marché pour y écouler leurs plants à des prix qui, malheureusement, n’incitent point les petites bourses à s’y approvisionner. En dehors du pommier (et quel pommier !), d’un mètre de hauteur, qui est cédé à cent cinquante dinars, le reste est inabordable.
L’amandier à trois cent dinars ou l’olivier à quatre cents dinars poussent les paysans à limiter leurs achats, au minimum. Le cerisier qui culmine entre cinq cent et huit cent dinars n’attire pas la foule, surtout que la qualité des plants proposés laisse à désirer.
D’ailleurs, un agriculteur au fait de la chose ne manque pas de nous le déconseiller : “Il ne tiendra pas longtemps puisqu’il est greffé sur un prunier, contrairement aux nôtres portés par un pied de merisier”. A ce prix, de toutes façons, il sera difficile de sauver ce qui reste de l’héritage ancestral.
Le patrimoine arboricole kabyle est en train de dépérir, remplacé par le chêne et autres arbustes sauvages.
Le maquis gagne du terrain d’année en année et se rapproche des dernières maisons des villages. Les cerisiers et les figuiers qui faisaient jadis, la fierté de la région se font de plus en plus rares. Ce qui se répercute sur les prix, relativement élevés, de la cerise et de la figue qui se vendent au marché. La plupart des figuiers encore debout, sont rabougris et semblent atteint d’un mal incurable. Des cerisaies si florissants, il y a peu, il ne reste souvent que quelques sujets vacillants, minés par le CAPNOD. Le patrimoine arboricole ne peut être préservé sans l’intervention de l’Etat qui devrait initier non pas des opérations sporadiques, limitées à quelques centaines de plants mais un plan à la mesure de la catastrophe annoncée qui est en train de frapper la région.
A. O. T.
