Quatre ans et demi après les événements tragiques de Kabylie, les archs ont été autorisés à organiser jeudi dernier un meeting populaire dans l’une des plus prestigieuses salles d’Alger, Ibn Khaldoun en l’occurrence.
Circonstances obligent, Bélaïd Abrika et ses compagnons ont exposé leurs idées. Ils ont été appuyés, le temps d’un après-midi, par des figures historiques de la Kabylie. Pas pour appuyer une idée politique, mais pour commémorer un événement historique, le 49e anniversaire du congrès de La Soummam. Abdelhafidh Yahia dit Si El Hafidh, un des officiers supérieurs de l’ALN et membre fondateur du FFS, est longuement revenu sur le combat des moudjahidine.
« C’est le combat des valeureux combattants de 1954 que les jeunes d’aujourd’hui sont en train de poursuivre », a dit l’ancien bras droit de Hocine Aït Ahmed, qui poursuivra que lui et ses compagnons, « se sont opposés au pouvoir dictatorial qui s’est installé en Algérie à l’Indépendance ».
Le même principe est répété par tous ceux qui ont pris la parole par la suite. Les déclarations de l’aîné ont été jointes par les jeunes générations. A l’excepton, cependant, du neveu de Abane Ramdane, les autres animateurs ont abondé dans un même sens, c’est-à-dire celui d’une Algérie unie. Ce que d’ailleurs, certains présents ont assimilé à un certain désaveu du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie.
« Nous ne cherchons pas à juger les assassins, mais nous demandons à ce que la sépulture de Abane Ramdane soit enterrée dans son pays », a déclaré le neveu de Abane Ramdane, qui a précisé que son combat est celui de tous les Algériens. Il poursuivra que sa requête émane d’une conviction profonde que des personnes connaissent l’endroit où son oncle “est enterré” au Maroc.
« Nous avons adressé au nom de la famille Abane les messages au président de la République sans recevoir de réponse. Nous leur répondons que nous cherchons à déranger personne. L’essentiel pour nous est que Abane Ramdane soit enterré dans la terre pour laquelle il a sacrifié sa vie », a poursuivi Ali Abane.
Un message pour lequel Bélaïd Abrika a répondu, puisque le chef de la délégation des archs qui discute actuellement avec le chef du gouvernement a dit que « le message de Abane n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd » et que son message « est le nôtre ». Mais ce qui aura retenu l’attention des dizaines de présents dans la salle Ibn Khaldoun — qui n’était même pas remplie à moitié — est que le Mouvement citoyen des archs a, probablement, l’intention de s’investir dans le débat actuel sur la réconciliation.
« Beaucoup nous attendent sur le sujet actuel, je précise que nous sommes pour la paix. Mais pour prendre une décision définitive, nous devons consulter les instances du Mouvement citoyen et nous rendrons notre position au moment opportun ». Sur le dialogue en cours, le porte-parole de la délégation des archs a précisé que la question de l’officialisation de tamazight « est définitivement réglée en principe » et qu’il ne « reste que les modalités techniques ».
De toute façon, tous les intervenants ont insisté sur deux faits importants. Rachid Allouache, Djaffar Abdeddou, Khodir Benouaret et les autres ont tous parlé un seul langage. Il n’y a qu’une seule Algérie et puis le combat du Mouvement citoyen a conduit à la « conquête d’Alger » après avoir été refusée aux insurgés” un certain 14 juin 2001.
Ali Boukhlef