Elections et réconciliation comme plat du jour

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Il est 14h précisément et le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, n’est pas encore arrivé. La salle Rouiched d’Hussein Dey, tout récemment retapée, accordée au Front des forces socialiste pour qu’il organise son meeting populaire à l’occasion de la commémoration du 49e anniversaire du congrès de la Soummam, grouille de monde, du moins au rez-de-chaussée. Les militants organisateurs essayent tant bien que mal de placarder leurs affiches, notamment à l’extérieur de la salle, malgré l’interdiction et en bravant l’important dispositif sécuritaire déployé tout au long du Boulevard. Des policiers en civil rôdaient également dans les parages et même à l’intérieur de l’enceinte. Seule une banderole sur laquelle a été écrit « Pour une société civile autonome » a été autorisée. Les militants du parti d’Ait Ahmed se sont d’ailleurs chamaillés à cause d’une banderole que la police leur a demandé d’enlever. Celle-ci portait le slogan « dictateurs, tortionnaires et criminels, la justice vous attend ».14 h 30 passées, tout le monde a pris place. La salle est loin d’être archicomble, seulement la salle du bas était occupée. L’assistance est prédominée à la quasi-totalité par la « gent masculine ». Quelques militantes seulement sont présentes. Dés lors que les dirigeants du parti ont franchi le seuil de la salle, ces dernières ont lancé des youyous, accompagnés par des applaudissements. Des slogans tel que « Assa azeka l’ FFS yella yella » et « pouvoir assassin » ont été scandés simultanément. Au cours de ce meeting, les intervenants n’ont pas tardé à exhiber avec détermination leur point de vue quant aux deux questions constituant la toile de fond de l’actualité politique, à savoir la dissolution des assemblées locales de Kabylie et de certaines régions du pays et puis la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Sans aucune surprise, la désapprobation du FFS quant à ces deux points sus-cités a été exprimée. Usant de termes acerbes, les intervenants ont, énergiquement, dénoncé « le coup de force juridique » exprimé, non seulement à l’encontre de leur formation politique mais aussi contre « tout le peuple algérien ». La chute du pouvoir d’achat des citoyens, la privatisation des entreprises publique alors qu’elles sont « solvables » constituent les exemples avancés par Laskri pour justifier ses déclarations. En ce qui concerne les partielles, l’animateur du meeting n’a fait que réitérer la détermination des militants du FFS « d’aller de l’avant afin de faire face » aux « agressions, au mépris et au racisme » auxquels sont confrontés leur élus révoqués, non de gré, mais « de force ». La dissolution des APC de Kabylie est jugée « d’arbitraire ». « C’est une destruction programmée de l’Algérie », dira, en outre, l’orateur avant d’ajouter « L’Etat veut dépolitiser la région ». C’est pourquoi, le FFS appelle ses militants à la mobilisation lors des prochaines élections pareilles. Apparemment, le FFS semble déterminé a ne pas lâcher ses sièges. Un peu plus loin, Laskri a, sans ambages, tiré à boulets rouges sur le mouvement des aarchs qui, d’après lui, a substitué « la plate forme de la Soummam par une plate forme anarchique qui n’a rien à voir avec les principes et les valeurs de Abane Ramdane ».Evoquant ce point, Laskri a fait savoir que le FFS a demandé une autorisation pour occuper la salle Ibn Khaldoun, toutefois celle-ci a été accordé aux archs. « C’est une restriction juridico administrative », conclut le premier secrétaire national du FFS. Au bout de deux heures, le meeting a pris fin et les militants sont repartis chez eux, dans le calme, en se donnant rendez vous pour les prochaines festivités programmées dans le cadre de commémoration du double anniversaire du 20 août 55 et 56.

Wassila Ould Hamouda

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