Des semaines durant les routes avaient été coupées et les citoyens bloqués dans leurs villages. La rareté des produits de base avait contraint les chefs de famille à faire des kilomètres à pied pour s’approvisionner en pain, en lait et en différents produits de base. Il aura fallu attendre l’intervention de l’ANP pour ouvrir les routes et permettre ainsi la fin de l’isolement des dizaines de communes à travers le territoire de la capitale du Djurdjura. Les APC démunies de moyens avaient carrément brillé par leur absence, laissant ainsi des dizaines de milliers de citoyens livrés à leur sort. Heureusement que la solidarité, la fraternité et l’union entre citoyens avaient refait surface. Des années après, les autorités communales ont-elles appris la leçon ? Peuvent-elles faire face à des intempérie semblables à celles de 2005 ?
Dans notre investigation, nous avons malheureusement constaté que la plupart des communes notamment celles au versant sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, ne sont pas mieux équipées pour protéger les populations locales des tracas et des aléas des intempéries.
Absence de moyens
Certaines communes ne disposent même pas de chasse-neige, comme c’est le cas à Tizi N’tleta, pour ouvrir la route en cas de forte chute de neige. A la moindre alerte de chute de neige ou de pluies abondantes, on assiste encore à une panique généralisée. Le citoyen se démène comme il peut pour faire le plein de provisions, de mazout et de gaz butane. La psychose de 2005 réapparaît à chaque fois que le ciel s’obscurcit, créant la rareté de certains produits et la hausse subite de leur prix. Les files devant les dépôts de distribution de gaz butane refont surface, montrant que l’on ne peut guère encore faire face à une tempête de neige.
Les routes se transforment en torrents
Les routes deviennent à la moindre averse des rivières perturbant considérablement la circulation, voire la création d’interminables bouchons. Le drainage des eaux pluviales étant généralement non réalisé, les canaux et les bouches d’évacuation sont pour la plupart mal conçus et n’ont pas la capacité de contenir l’énorme quantité d’eau pluviale qui s’abat des fois en quelques dizaines de minutes. Tout cela favorise malheureusement les inondations et les glissements de terrain qui demeureront non pris en charge pendant des années, au grand dam des citoyens. Les élus locaux répondront comme à chaque fois : “Ce n’est pas avec 2,5 milliards de centimes de PCD que l’on transformera ces no man’s land en paradis.”
Il y a négligence !
Certes ce n’est pas ces 25 millions de dinars qui mettront fin à tout le manque, mais il faut dire que même les travaux essentiels ne sont pas réalisés en temps opportun ou ne sont pas du tout réalisés. Le nettoyage des caniveaux et des bouches d’évacuation dans certaines localités ne se fait pas au moment propice.
Ce qui provoque des situations chaotiques que seuls les citoyens endurent. Et ce sera toujours le paisible citoyen qui payera la facture. Si réellement il y a une volonté de faire avancer les choses, certains travaux peuvent être effectués et éviteront bien des drames aux habitants. Mais qui pense vraiment aux habitants, et à la population, surtout lorsque les élections ne sont pas pour demain ? Les élus une fois installés font tout sauf travailler dans l’intérêt de leurs administrés.
Hocine T.
