Les diplômes des CFPA peu concernés

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Il y avait une foule de demandeurs d’emploi ce jeudi dans la cage d’escaliers donnant vers l’étage où est domicilié l’ANEM, par contre il régnait un silence d’enterrement devant les bureaux du 2e étage. Ils ne se sont pas donnés la peine de monter jusque là haut du fait que l’information au niveau de l’ANEM n’a pas changé d’un iota depuis le début janvier, alors qu’au rez-de-chaussée, il se pourrait qu’un promoteur immobilier ou autre recruteur passe et il laisse l’adresse de l’implantation du site de travail. En voyant ceci, cela nous fait rappeler les propos avancés par un entrepreneur actuellement en charge du projet de construction du centre culturel et scientifique, lequel à une question relative à la main d’œuvre, avait répondu “si j’exprime un besoin de 1 000 ouvriers à l’ANEM, elle me les enverra tout de suite” voulant dire aussi que pour de telles embauches, il importe de répondre au moment opportun à la demande, plutôt que de passer son temps à échanger de la paperasse entre structures. C’est de ce genre de boulot dont ont besoin les jeunes de 18 à 30 ans attendant au rez-de-chaussée, pour la plupart formés dans les CFPA, outre les titulaires de diplômes de cadres moyens, tel Farouk, 25 ans, de Tizi Lvir, lequel déplore “la prédominance des propositions d’offres de travail en direction des diplômés de l’université en comparaison aux métiers artisanaux, et autres”. Même constat pour Sid Ali 21 ans, de formation plombier de Krichiche “ce n’est pas logique que 90% de l’offre soit à l’adresse des sortants de l’université et pas pour les diplômes en travaux manuels”. Mais c’est Abdelkader du quartier Baïri, 28 ans, menuisier, qui fait le parallèle entre le terrain, et la politique de relance économique se voulant plus orientée vers le bâtiment, l’agriculture et le tourisme, des secteurs générateurs d’emplois, note-t-il qu’“on n’a pas coutume de gérer, une seule affiche propose 1 poste dans le secteur du tourisme”. Il fait allusion aux affiches, ils les ont collées au mur de la première salle, venant de divers horizons notamment de Cevital de Béjaïa, d’organismes de M’sila, et d’un employeur de Kadiria, lesquelles toutes comme elles sont exigent un diplôme d’ingénieur, de DEA, où des équivalents, des annonces fait remarquer Kaci, qui “garnissent tout juste le tableau, voyez quand l’ANEM les a reçues”. En effet, les dates de réception remontent à loin pour la majorité des propositions, il y en a qui ont été reçues en 2009, d’autres en 2008, une seule seulement, date de janvier 2010, et c’est pratiquement l’unique qui compte 03 postes conformes à nos formations à Kadiria. L’ANEM, Agence locale de l’emploi de la main-d’œuvre, une appellation de remplacement à l’ANEM, est considérablement sollicitée en ce début janvier à Lakhdaria, la preuve même durant ces temps de froid de février, le flux n’a pas régressé, au contraire, souligne Kaci “le mouvement est toujours ascendant, mais on dirait que les anciens réflexes restent les mêmes”.

A. Chérif

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