Après trois mois de grève pour le syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) et deux mois pour celui des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le ministère de tutelle décide enfin de sortir de sa réserve. Le département de Saïd Barkat a invité jeudi dernier, le SNPSSP à une réunion de conciliation, tant revendiquée par l’intersyndicale de la santé publique. Ce qui n’est pas le cas du SNPSP qui n’a pas été convié par la tutelle. “Nous nous réjouissons que les pouvoirs publics et le ministère de la Santé répondent présents après plusieurs semaines de grève”, a lancé le docteur Mohamed Yousfi, président du SNPSSP, lors d’une conférence de presse tenue hier à Alger. Cela, selon le docteur Yousfi, ne veut nullement dire que la grève s’arrêtera. “Ce mouvement de grève ne s’arrêtera que s’il y a solution à cette profonde crise qui touche tous les corps du secteur de la santé”, a-t-il affirmé. Lors de cette rencontre qui a duré plus de quatre heures, le SNPSSP a soulevé le point de la prime d’intéressement, qui date, d’après lui, de huit ans, et qui n’a pas été réglée jusqu’à l’heure actuelle. Celui-ci a aussi évoqué le problème du dossier de statut particulier. Un consensus pris d’un commun accord pour reprendre les travaux de cette réunion lundi prochain s’est dégagé de cette réunion. Le SNPSSP a en outre, insisté à ce qu’il y ait une réunion de conciliation avec le SNPSP le plutôt possible. “La grève ne peut pas être levée, jusqu’à ce qu’il y ait sortie de crise pour les deux syndicats (SNPSP, SNPSSP)”, a insisté le président du SNPSSP. Quant au président du SNPSP, le docteur Lies Mérabet, il a salué la démarche de la tutelle qui a appelé le SNPSSP à une réunion de conciliation. Il a par la suite dénoncé les agissements des forces de l’ordre, lors du rassemblement de mercredi passé devant le Palais du gouvernement. “C’était la chasse à la blouse blanche. C’est un crime, les forces de l’ordre nous ont chassés comme des bêtes”, a pesté Dr Mérabet. Pis encore, a-t-il déploré, “deux praticiens exerçant à l’EPH de Sidi Bel Abbés, ont fait l’objet de suspension pour avoir participé au rassemblement auquel a appelé notre syndicat”. Les deux syndicats grévistes ont reçu une invitation pour le régime indemnitaire. Une invitation qu’ils ont déclinée, car, “nous n’irons pas à cette grève, étant donné que nous ne sommes pas sortie de cette crise”. Le président du SNPSP a souligné à cet effet, qu’il n’est pas question que la tutelle décide du timing et de l’orientation du dossier du régime indemnitaire. Néanmoins, ils ont décidé de maintenir la grève dans sa forme actuelle, c’est-à-dire illimitée, jusqu’à la satisfaction totale et entière des revendications des praticiens de la santé publique. Un autre rassemblement sera tenu mercredi prochain devant la présidence de la République.
Lemya Ouchenir